Vous reprendrez bien un petit Triangle Rouge ... (épisode 3)
Continuons notre plongée dans le monde nauséeux de la propagande antilibérale que mène le CAL sous le couvert de la "lutte contre l'extrême-droite".
La liberté pour quiconque de vivre en sécurité, quelles que soient ses origines, opinions politiques, convictions religieuses ou orientations sexuelles, constitue l’un des fondements de notre société. Pour lutter efficacement et durablement contre l’insécurité, il convient de lutter d’abord contre les facteurs qui accentuent cet état : précarité, pauvreté, avenir sans perspective faute d’une formation adéquate, carence d’emplois et de logements,…
Petite précision d'entrée de jeu : "quelles que soient ses opinions politiques" ne concerne pas, pour nos amis tchékistes, les vilains méchants d'extrême-droite.
Faudrait savoir : on a muselé l'extrême-droite grâce à la loi Moureaux. Regardez les tracts distribués par le Vlaams Belang et le Front National, vous n'y trouverez aucun propos raciste ou haineux. A moins que "lutter contre la laïcardisation" ne soit de la prose haineuse. Il faut dire aussi que c'est une attaque directe de la religion athée que le CAL tente de propager.
Ensuite, les mesures sécuritaires pénalisantes sont nécessaires dès lors que les gouvernements en place, soit par idéologie, soit par peur des syndicats et des associations professionnelles, refusent de mettre en place les mesures qui permettraient de restaurer la prospérité. Si la prévention est rendue de facto impossible par ceux qui nous gouvernent, il ne reste hélas plus que le choix entre la répression et le chaos.
L’extrême droite est favorable à la vente et à la possession libres d’armes, ainsi qu’à la constitution de milices privées : elle parvient à faire rimer « sécurité » avec « violence ».
Personnellement, je ne suis pas d'extrême-droite, car les idées de l'extrême-droite sont totalement incompatible avec les valeurs de l'anarchisme libéral. Pourtant, je soutiens la vente libre des armes, tout simplement en vertu du vieil adage américain : "when guns will be outlawed, only outlaws will have guns". Mais passons. Pour la constitution de milices privées, on ne peut historiquement pas donner tort au CAL : la SA et la SS furent d'une grande aide à Hitler pour accéder au pouvoir.
Ceci dit, ceux qui font rimer violence et sécurité sont actuellement, et malheureusement, du côté de la milice publique qui n'hésite pas à arrêter, détenir et tabasser ceux qui n'ont pas l'heur de lui plaire.
Notre système de sécurité sociale permet à tout citoyen, quels que soient ses revenus, d’avoir accès à une série de services et/ou d’allocations, et ce à tous les moments de sa vie. Ce système est le produit des valeurs de solidarité sur lesquelles repose notre société.
L’extrême droite menace cette solidarité par sa volonté de limiter le nombre de services rendus par la sécurité sociale, d’instaurer une concurrence avec des opérateurs privés, d’expulser mutuelles et syndicats des organes de décision.
L'extrême-droite voudrait privatiser la sécurité sociale ? A ce compte-là, Tony Blair est un facho, lui qui tente de réformer le Béhémoth qu'est le National Health Service et d'introduire un peu de concurrence dans le but d'améliorer la qualité et la disponibilité des soins de santé au Royaume-Uni. Les intentions du CAL apparaissent de plus en plus clairement : tout ce qui est plus libéral que le Parti Socialiste doit pouvoir être étiqueté d'extrême-droite. Et quand bien même - je ne l'ai lu nulle part sur le site du FN - une telle proposition serait effectivement dans le programme de l'extrême-droite, cela en fait-il pour autant une proposition fasciste ? L'augmentation de l'offre de logements sociaux et une plus grand solidarité avec les seniors sont dans le programme officiel du FN pour les élections communales. Cela fait-il pour autant de ce cheval de bataille socialiste une idée d'extrême-droite ? Pourtant, en appliuant le raisonnement du CAL, il serait facile d'arriver à cette déduction.
Le droit de vote et la liberté de participer activement à la vie en société, au débat public et d’oeuvrer pour le bien commun, sont constitutifs de la notion de citoyenneté. Pour nous, cette liberté doit être accordée à tout citoyen désireux de s’impliquer activement au sein de la société dans laquelle il vit, quelles que soient ses origines.
L’extrême droite représente une menace pour cette liberté par sa volonté d’exclure les populations d’origine étrangère du champ de la citoyenneté. En outre, sa proposition d’instaurer le référendum comme ayant force de loi risque de s’appuyer sur une manipulation de l’opinion au profit de thèses non respectueuses des Droits de l’Homme.
On sombre dans le délire le plus surréaliste : le référendum est pour le CAL un outil de fascisation de la société. Grotesque, mais explicable. Vous trouverez en effet en suivant ce lien un exemple de la façon dont les socialistes interprètent les référendums qui n'ont pas de pouvoir contraignant. Voilà pourquoi ils souhaitent étiqueter toute proposition visant à donner force au référendum comme d'extrême-droite. Encore une fois, une question revient, lancinante : pourquoi les socialistes, qui disent vouloir lutter contre l'extrême-droite, s'ingénient-ils sans cesse à lui fournir, par leur manque de respect de la démocratier et des citoyens, de nouvelles idées pour leur programme ? Avant de clore ce paragraphe, je voulais également rappeler à nos amis du CAL que la Suisse fonctionne au référendum depuis des siècles. Que je sache, la confédération helvétique n'est pourtant jamais devenue une dictature fasciste.
Le travail procure une identité sociale et les revenus qu’il génère constituent un important facteur d’émancipation individuelle. Chaque individu doit avoir la possibilité d’accéder à un emploi décent qui lui permette d’améliorer ses propres conditions de vie.
L’extrême droite n’est pas très explicite sur ce thème. Sur le fond idéologique, elle ne considère pas le travail comme un facteur émancipateur vers un meilleur bien-être des travailleurs. L’extrême droite favorise une « rémunération basée sur les performances et le mérite individuels » diminuant ainsi la part « fixe » des revenus du travail. Elle accentue ainsi les inégalités. Quant aux individus ne bénéficiant pas d’un emploi …
Alors, pour commencer, j'aimerais bien qu'on m'explique dans quel univers professionnel les gens du CAL évoluent. La plupart des sociétés actives en Belgique favorisent déjà une rémunération basée sur la performance. Et les travailleurs en sont fort satisfaits. L'Etat fasciste serait-il arrivé au pouvoir "en stoemelinckx" ?
"Sur le fond idéologique", comme ils disent, l'extrême-droite très claire, mais ne promeut pas vraiment ce que le CAL prétend. J'en veux pour preuve ces extraits de "Mein Kampf" (j'ai rajouté les caratères gras)
L'Etat raciste n'est pas
chargé de maintenir une classe sociale en possession de l'influence prédominante qu'elle a exercée jusqu'alors ; sa tâche est d'aller chercher, parmi tous les membres de la communauté, les meilleures têtes, et de leur conférer les emplois et les dignités. Son rôle n'est pas seulement de donner, à l'école primaire, une certaine éducation à tous les enfants ; il a aussi le devoir d'aiguiller le talent sur la voie qui lui convient. Il doit surtout considérer cela comme sa tâche la plus haute, d'ouvrir les portes des établissements d'Etat d'instruction supérieure à tous les sujets bien doués, quelle que soit leur origine.(page 225)
[...]
C'est pourquoi l'Etat raciste doit partir- d'un tout autre principe pour apprécier l'idée de travail. Il lui faut, quand même id devrait consacrer des siècles à son oeuvre d'éducation, mettre fin à l'injustice qui consiste à mépriser le travail corporel. Il devra avoir pour
principe de juger l'individu non pas d'après son genre de travail, mais suivant la qualité de ce qu'il produit. (page 226)
[...]
Par essence, la valeur de tout travail est double : purement matérielle et idéale. La valeur matérielle dépend de l'importance, et de l'importance pratique, que peut avoir un travail pour la vie sociale. Plus grand est le nombre des citoyens auxquels le produit d'un travail quelconque sera, directement ou indirectement, utile, plus on devra attacher de prix à sa valeur matérielle. Cette appréciation trouve son
expression tangible dans le salaire matériel que l'individu reçoit pour son travail.
(page 226)
On est loin de la rémunération à la performance. J'aurais même plutôt tendance à voir dans ces extraits une philosophie qui se rapproche des idéaux de gauche. Ennuyeux pour le CAL, n'est-il pas ?
Le lecteur me pardonnera de ne pas encore conclure cette série de chroniques. Il me reste deux pages de la prose indigeste du CAL à analyser, et cette analyse me contraint en outre à mon plonger dans un ouvrage (Mein Kampf) dont le style est encore plus rebutant que les idées qu'il véhicule. La suite, donc, au prochain épisode.