L’acier a du plomb dans l’aile !
Le verdict est enfin connu : les haut-fourneaux du bassin liégeois lanceront leurs dernières flammes en 2009 ! Nous écrivons enfin les dernières pages d’une longue et ennuyeuse saga commencée dans les années 60 et qu’on pourrait intituler : l’Etat refuse de voir les choses en face.
Plus encore que la Sabena, l’industrie sidérurgique wallonne a bénéficié des largesses de l’Etat, grâce entre autres au chantage éhonté pratiqué par les syndicalistes de tout poil (rappelons-nous d’Orazzio, apôtre du racket violent, qui promettait une « nuit de folie » sur Bruxelles). Largesses distribuées en pure perte, faut-il le préciser ?
Des milliards d’euros engouffrés depuis les années 60 dans la cheminées des haut-fourneaux, il ne reste rien, qu’une poignée de futurs chômeurs et pré-pensionnés. Ces pauvres hères, à qui l’on ment depuis leur enfance, ne se seraient jamais retrouvés dans une situation aussi pénible si l’Etat avait osé prendre ses responsabilités. Hélas, à la différence des charbonnages, qui s’étaient fort heureusement épuisés, aucun facteur extérieur ne pouvait à l’époque empêcher l’Etat de prolonger l’agonie d’un secteur que tous savaient condamné. A coup de millions, les gouvernements successifs ont tenté d’éviter l’inévitable. Hélas, chaque nouveau sursis acheté au secteur, non content de coûter un os au contribuable, persuadait les habitants de la région qu’il y avait encore de l’avenir dans ce secteur, d’autant qu’ils pouvaient écouter ébahis les grandiloquentes envolées des politiciens de l’époque, qui avaient sans doute fini par s’auto-hypnotiser au point de croire eux-mêmes à leurs sornettes et déliraient sur la perennité de l'acier wallon. Combien de jeunes se sont alors tournés vers ce métier sans avenir et se retrouvent aujourd’hui, à quarante ans, à devoir vivre une reconversion professionnelle qui leur aurait été épargnée si nos têtes « pensantes » avaient daigné penser plus loin que le bout de leur nez ? J’ose à peine imaginer le chiffre. Et c’est là, bien plus que le vol de nos impôts, le vrai crime de l’état belge : avoir bercé ces gens d’illusions. C’est le comble du cynisme politique : placer eux-mêmes la tête de leurs électeurs sous le couperet en leur expliquant que « non non, pas du tout, mon cher, ce n’est pas une guillotine ». Je me demande si la loi de compétence universelle dont ils se gargarisent permettrait de traîner ces badernes suffisantes devant la justice pour crimes contre l’humanité.
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