16.5.07

Fin d'hibernation

Constantin revient !

Ca se passe à l'adresse suivante : http://lempiredeconstantin.blogspot.com


Bonne lecture !





8.12.06

Hibernation



En cette période où les rues de Bruxelles sont battues par le vent et la pluie et où règne ce petit froid piquant du matin, j'ai décidé, chères lectrices, chers lecteurs, d'entrer en hibernation.

Je me pose en effet énormément de questions ces derniers temps. Pas sur mon engagement libéral-libertarien, bien sûr, mais sur la pertinence de ce blog dans sa forme actuelle. La question prend tout son sens lorsqu'on sait que les chiffres de fréquentation de ce coin de toile, malgré plus de quatre années d'activité, n'ont jamais décollé au-delà de 150 visites par jour. Quelle est la pertinence aujourd'hui de l'Empire de Constantin ? La flamme des premiers jours s'est peu à peu endormie, bien que le feu couve toujours sous les braises. L'arrêt des activités de certains confrères pour qui j'éprouve énormément de respect, notamment Climax et Citoyen Durable, m'incite à la réflexion sur mes objectifs et, partant, ceux de ce blog. Au stade actuel, je sais qu'il me manque un petit quelque chose, un "ton", une approche originale, pour faire de l'Empire de Constantin quelque chose de vraiment spécial. La réticence que j'éprouve ces dernières semaines à "pondre" des chroniques qui n'atteignent de tout de façon plus les sommets d'inventivité et de rigueur qui marquèrent les chroniques les plus réussies est aussi un indicateur de ce besoin de changement. D'autres bouleversements professionnels, très positifs, me privent également de temps et d'inspiration. Plutôt que de "charger la mule" pour accoucher ça et là, dans la douleur, d'une chronique poussive, je préfère prendre un temps de réflexion.

J'espère vous revenir au printemps avec un nouveau projet. D'ici là, je veux vous remercier, chères lectrices, chers lecteurs, de l'intérêt que vous manifesté durant les quatre années de vie de l'Empire de Constantin. Vos commentaires et vos emails bienveillants ont été pour moi une grande source d'inspiration et de volonté. Un blog ne peut exister sans lecteurs, et quand un auteur a un public de votre qualité - pas une seule lettre d'insultes et moins d'une dizaine de commentaires stupides en si longtemps, c'est assez exceptionnel pour le mentionner - il ne peut que remercier sa Muse de l'avoir aidé à attirer de si remarquables visiteurs.

Bonnes fêtes de fin d'année à tous.


Constantin H.




22.11.06

Volkswagen et la névrose socialiste

Entendons-nous tout de suite. La nouvelle du licenciement de deux tiers du personnel de VW Forest est un drame humain et je plains sincèrement les pauvres types qui passeront Noël au chômage. Il n'empêche, cet événement est l'occasion de réfléchir aux incohérences du discours socialiste ainsi qu'à leur méconnaissance de l'industrie automobile. Il constitue par ailleurs un rappel sordide des conséquences des politiques que prônent les chantres du collectivisme belgicain.

Commençons par la méconnaissance de l'industrie automobile. Il semblerait que nos politiciens et nos journalistes découvrent seulement aujourd'hui que l'industrie automobile mondiale est en crise : trop de marques, trop de modèles et trop de capacité de production. Le magazine Trends/Tendances indiquait il y a une ou deux semaines qu'il faudrait fermer l'équivalent de 40 Renault-Vilvorde à travers le monde pour que l'industrie revienne à une capacité de production en ligne avec les possibilités de vente. Les ennuis de General Motors aux Etats-Unis, les sempiternels problèmes de Fiat, la désastreuse fusion de Daimler-Benz avec Chrysler, autant d'événements plus ou moins récents qui nous rappellent que nous avons affaire à un marché en perte de vitesse où quelques catastrophes risquent de se produire. GM, par exemple, est au bord de la faillite.

Quant à la marque créée sous la bienveillante autorité de ce brave Adolf Hitler (hé oui, on oublie trop souvent que la "Volks-Wagen" faisait partie du rêve national-socialiste) elle accumule depuis quelques années les erreurs et les échecs commerciaux. Le lancement raté de la Phaeton, sorte de modèle haut de gamme destiné à concurrencer Audi (ce qui s'appelle "se tirer dans le pied"), Mercedes et BMW, a fait perdre des centaines de millions d'euros à la marque : pour l'année 2004, VW écoule 6.000 Phaeton au lieu des 15.000 que prévoyait le "business plan". Parallèlement, la marque peine à imposer les nouvelles version de son produit-phare. La Golf IV et la Golf V n'arrivent pas à réitérer le formidable succès que fut la Golf III, dont les exemplaires sport, les fameux "GTI", s'échangent toujours à prix d'or sur le marché de l'occasion, malgré leur âge. VW souffre également d'un problème de qualité et de fiabilité. L'application timide de certains principes du "modèle Toyota" ne suffisent pas à résoudre les problèmes de montage. L'usine de Forest, pourtant vantée comme le dernier cri de la technologie, fonctionne toujours avec le principe de la bonne vieille "zone de réparation" : si un problème est constaté sur la chaîne de montage, le véhicule est "marqué", continue son petit bonhomme de chemin, puis dépiauté et réparé en fin de parcours. Chez Toyota, par contraste, chaque ouvrier a le pouvoir d'arrêter le défilement de la chaîne de montage et de régler le problème constaté (il est même récompensé pour cela). Le résultat est une qualité moyenne largement supérieure. Toyota peut se permettre sans problèmes d'offrir cinq ans de garantie totale à ses clients, le peu de voitures problématiques rend le coût de cette mesure insignifiant.

Bref, l'industrie automobile non-nipponne est en crise, et VW ne fait pas exception à la règle. Il était clair pour les observateurs que les dirigeants allaient devoir "sabrer" et réduire la capacité de production du groupe. C'est là que l'illusion socialiste et le protectionnisme, boomerang idéologique de nos édiles, leur revient en pleine poire. Petit flashback : il y a quelques mois, Interbrew, ou plutôt InBev, délocalise une partie de ses services financiers, d'achats et d'exportations en Hongrie et en Tchéquie. A l'époque, les politiciens, tels de joyeux petits Gavroche, montent sur les barricades et s'en donnent à coeur joie. "C'est un scandale !", "Inbev est devenu un groupe international qui oublie ses racines". Vilains, méchants ! L'indignation, ça vend bien, et le protectionnisme primaire attire l'électeur. Nos braves politiciens peuvent se réjouir, car VW les a entendus et n'oublie pas ses racines : "Deutshland über alles !". Et les mêmes politiciens, dociles petites girouettes, d'accuser VW de nationalisme et de protectionnisme. Ils n'ont pas tort. L'usine de Forest, pourtant classée deuxième dans le groupe en termes de productivité passera à la trappe. Aucne logique industrielle là-dedans, simple réflexe nationaliste (qui, entre parenthèses, coûtera de l'argent aux actionnaires de VW). Nos politiciens ont juste la mémoire courte et oublient qu'eux-mêmes prônent la même attitude dès qu'il s'agit d'entreprises belges. Je doute fort cependant que le cas VW leur rappelle enfin que le protectionnisme, ou, pour parler la langue de bois, le "nationalisme économique", est une idéologie néfaste à double tranchant.

La fermeture de l'usine de Forest nous rappelle également à une autre réalité que nos politiciens peinent de plus en plus à celer. La Belgique, grâce à cent ans de politiques collectivistes, est à présent en voie de tiers-mondisation. Une des plus puissantes économies mondiales au début du siècle, malgré sa taille réduite, elle est devenue le symbole de la déroute de la social-démocratie. Son taux de chômage, malgré les sordides manipulations des statistiques officielles, est parmi les plus élevés d'Europe. Les charges qui pèsent sur le travail sont gigantesques (un travailleur coûte en moyenne à son employeur 2,5 fois le montant de son salaire net). Ce qui reste du secteur secondaire est condamné à disparaître plus ou moins rapidement, même dans les segments à haute valeur ajoutée. L'opposition stupide menée par les socialistes belges à la directive Bolkestein empêchera hélas la Belgique de profiter pleinement de son passage au tertiaire. Son marché intérieur est trop petit, à l'inverse des marchés allemands et français, et les restrictions aux exportations de services risquent fort de freiner la transition vers le tertiaire, laissant toujours plus de chômeurs sur le carreau. Le Titanic social-démocrate a heurté l'iceberg de la réalité économique. Combien de temps avant que nos dirigeants admettent enfin que bateau Belgique sombrera corps et biens en l'absence de mesures drastiques ?




16.11.06

Le socialisme est-il une névrose ?

Cette question m’a soudainement frappé en plein milieu du concert d’une jeune chanteuse de mes connaissances. La brave demoiselle avait parsemé son tour de chant de petites anecdotes relatives à son enfance. L’une d’entre elles relatait la fin d’un camp de vacances. L’histoire se passe au moment où les moniteurs du camp présentent aux enfants rassemblés les objets sans propriétaires qu’ils ont retrouvé tout au long de la semaine. Notre héroïne reconnaît au milieu des affaires présentées sa petite culotte favorite (l’histoire ne dit pas comment elle a réussi à la perdre), un charmant accessoire de couleur rose représentant des personnages de dessins animés. Son premier mouvement est de réclamer son bien, mais, prise d’angoisse à l’idée des quolibets dont elle pourrait être la victime, elle finit par y renoncer. La conclusion de son histoire ? « La société a eu raison de moi. Et ce n’est pas la dernière fois ».
Et quoi ? En quoi « la société » a-t-elle quelque chose à voir là-dedans ? N’est-ce pas la gamine elle-même qui a renoncé à se mettre en avant ? Certes, me direz-vous, mais elle a agi ainsi par peur du « qu’en dira-t-on », ce qui démontre l’existence d’une pression sociale. C’est indéniable. Cependant, ce n’est pas une entité abstraite comme « la société », ou « la pression sociale » qui a pris la décision, mais l’enfant. Le choix qu’elle fait nous apprend qu’elle préfère renoncer à son bien le plus précieux de l’époque plutôt qu’affronter un moment de honte et quelques quolibets. Mais pourquoi chercher à faire porter par « la société » la responsabilité d’un choix qui n’appartient qu’à elle ?

Parce qu’il est bien sûr plus facile, psychologiquement parlant, de rejeter le blâme sur un facteur extérieur plutôt que d’accepter qu’elle est l’unique artisan de son malheur. Ce genre de comportement, symptomatique de la pensée de gauche, fait partie de ce que les psychologues appellent les « croyances déraisonnables ». Il s’agit de croyances profondément ancrées dans le psychisme des individus souffrant de névrose, et dont l’existence même est à l’origine du comportement névrotique. Parmi ces croyances figure justement celle qui permet d’attribuer une cause extérieure à tous les malheurs qui peuvent nous frapper dans l’existence.

Les socialistes ont beaucoup travaillé depuis mai 68 à propager cette idée mortifère. « C’est la faute de la société », « Du béton, du béton partout », les slogans et les phrases toutes faites abondent. Arrête-t-on un meurtrier en série ? Le voilà qui invoque un père alcoolique ou une jeunesse orpheline. Un travailleur se fait licencier ? C’est forcément son patron qui est un tyran qui ne peut pas le supporter. L’économie du pays va mal ? C’est la faute à la mondialisation. Les politiciens français sont passés maîtres en la matière, eux qui, depuis vingt ans, utilisent l’Europe et la mondialisation pour masquer leurs coupables erreurs de gestion.
Mais le discours n’est pas que politique. Les relais du pouvoir, les prétendues associations « citoyennes », les enseignants et les journalistes assurent chaque jour de la diffusion du credo de la déresponsabilisation à travers toutes les couches de la société. Les chômeurs s’entendent dire que ce n’est pas de leur faute qu’ils sont au chômage, qu’ils sont les victimes de la société néolibérale et de la mondialisation. Les étudiants s’entendent dire que si l’enseignement qu’ils reçoivent est mauvais, c’est à cause du gouvernement qui ne donne pas assez de moyens (alors que les élèves de France et de Belgique francophone sont parmi les élèves les plus subsididiés du monde développé). Combien de fois n’ai-je pas entendu un élève recevant un mauvais résultat me dire « monsieur, ce soir je vais me faire engueuler et ce sera de votre faute ». Combien de fois les avocats de violeurs n’entendent-ils pas leurs clients, ou la mère de ceux-ci, pester contre « la petite salope qui les a allumés » ? De nos jours, la tendance s’accélère, et la déresponsabilisation confine souvent à l’absurde. Une de mes connaissances, qui était allé porter signaler le vol de sa Mercedes au commissariat de son quartier, a écouté, médusé, un policier lui expliquer que « quand on a une voiture pareille, il ne faut pas s’étonner de se la faire voler ».
Cette campagne massive de déresponsabilisation cache évidemment un agenda collectiviste bien établi. D’abord, il faut convaincre les gens qu’à chaque moment de leur existence ils sont menacés par des forces occultes et monstrueuses. Une fois cette croyance bien enracinée, il suffit de leur expliquer que seul l’Etat bienveillant est là pour les protéger.

La liberté, c’est l’esclavage.




27.10.06

Insécurité juridique

Une des caractéristiques les plus marquantes, mais les plus ignorées, de nos social-démocraties agonisantes est l'insécurité juridique croissante dans laquelle vivent individus et entreprises. Si ceux qui nous gouvernent semblent en apparence attachés au respect de l'article trois de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, force est de constater que les faits peignent une autre image de leur action. Lois arbitraires, décrets discrétionnaires, tout l'arsenal de l'oppression se met doucement en place, à l'ombre de médias complaisants.

Bien sûr, il n'est pas encore tout à fait question de privations de liberté arbitraires, ou en tout cas pas en Belgique, bien que la loi permette actuellement aux forces de police de détenir quelqu'un pendant 24 heures sans même lui autoriser un seul contact avec l'extérieur. Ce domaine est actuellement principalement réservé aux prétendus défenseurs de la démocratie que sont les USA aux mains des néo-conservateurs. Non, ce dont je vous parle, ce sont ces petits morceaux de législation qui rendent les décisions quotidiennes ou de plus long terme de plus en plus hasardeuses et inquiétantes pour le citoyen ordinaire.

Que dire par exemple de la dernière mouture du budget fédéral, lequel ouvre la possibilité d'un contrôle des loyers et, plus grave, en laisse la responsabilité aux trois Régions. Que doit en penser le petit propriétaire qui a hérité d'un immeuble appartenant à sa grand-mère et qui souhaite le mettre en location ? Déjà, la réduction à deux mois de la garantie locative le rendra sans nul doute beaucoup plus chatouilleux dans le choix de ses éventuels locataires. Se voir imposer un plafonnement des loyers ne risque-t-il pas carrément de l'acculer à la vente ? Car qui oserait mettre son bien en location sans même savoir s'il rentrera dans ses frais ? Pas question cependant d'attendre tranquillement dans l'espoir que la situation se tasse, car la législation ne lui permet déjà plus de garder son immeuble inoccupé sans risquer qu'il ne soit saisi par les autorités régionales. Oh, bien sûr, la saisie n'est pas certaine. Mais la possibilité qu'elle soit effectuée augmente encore l'incertitude dans laquelle notre petit propriétaire doit prendre ses décisions.

Quant aux entreprises, leur inquiétude est encore plus grande. Plus possible d'accorder une voiture de société à un de ses employés sans s'inquiéter de la sauce fiscale et parafiscale à laquelle la société sera mangée. Les conditions de déductibilité et d'imposition de ces dépenses changent à chaque nouveau budget.

Que dire des revirements sempiternels dans le dossier des écotaxes ? Un coup je taxe, un coup je ne taxe plus, un coup je retaxe. La dernière décision en date marque la fin de l'écotaxe en tant qu'outil destiné à promouvoir un comportement environnementalement responsable, car Monsieur Reynders a clairement fait comprendre que le seul objectif est à présent de remplir les coffres de l'Etat.

Que penser des projets d'établissement d'un "cadastre des fortunes" en Belgique ? Les revirements auxquels nos édiles nous ont hélas habitués rendent leurs promesses et dénégations quant à la possibilité d'un impôt sur la fortune particulièrement peu crédibles.

Quel idée doit-on se faire des dernières idées émanant de la ministre de la justice, du renforcement des écoutes téléphoniques et des possibilités légales d'espionnage et de fichage des citoyens par l'Etat. Que les logiciels d'encryption d'emails soient interdits dès que les clés de cryptage dépassent une certaine longueur en dit long sur les velléités d'ingérence de ceux qui nous gouvernent dans notre vie privée.

Que penser de la vague actuelle d'autorisations de casinos et d'espaces de jeux d'argent, alors que simultanément les sociétés de paris en ligne - qui ont le grand tort de ne pas payer de coûteuses "concessions" aux gouvernements en place, sont pourchassées en justice ? Le prétexte de "protéger le citoyen contre l'enfer du jeu" ne dupe plus que les ignorants et les crédules, tant la débauche de publicité et de nouveaux produits lancées par les monopoles nationaux l'ont exposé pour ce qu'il est : un cache-sexe pour un monopole dont les recettes juteuses financent l'Etat.

La liste est encore longue de ces petites mesures passées dans la quasi-indifférence générale et dont chacune contribue à l'érosion progressive des libertés individuelles, qu'il s'agisse de liberté d'opinion ou de liberté d'entreprendre. Pas à pas, la social-démocratie cède la place à une dictature au caractère plus en plus orwellien.

La liberté, c'est l'esclavage.




24.10.06

Rigueur budgétaire ?

A la recherche de données sur la part de l'Etat dans l'économie belge, je me suis récemment aventuré sur le site du SPF Budget consacré au budget fédéral. Le moins qu'on puisse dire est que la réputation de rigueur et de souci du détail dont jouissent les Flamands, et dont ils aiment à se prévaloir, sort quelque peu écornée de l'aventure.

En effet, les tableaux de données présentés, en tout cas leur version française, laissent grandement à désirer.

Pour commencer, il est quand même relativement ennuyeux de savoir que les fonctionnaires qui dépendent de Freya-la-menace maîtrisent fort mal les règles du genre en Français, ou, pire encore, qu'ils sous-traitent la traduction de leurs tableaux et textes à des traducteurs grossièrement incompétents. En effet, tous les tableaux mentionnent comme source : "Institut des Comptes Nationales".

Ensuite, si vous regardez le dernier tableau de cette page, vous constaterez que le total des dépenses primaires n'a rien à voir avec les deux postes qui le constituent. Si les additions sont aussi bien faites au SPF Budget, je sens que nous sommes loin d'avoir épuisé notre compte de mauvaises surprises budgétaires.

Enfin, le dernier tableau de cette page présente des totaux cohérents, mais comporte un magnifique "Primaire uitgaven" non traduit qui est du plus bel effet.

Le site du Budget Fédéral est censé être une vitrine du gouvernement belge. A constater la déplorable absence de rigueur dans la gestion d'un simple site web, je frémis d'imaginer les centaines de "petites" erreurs que ladite absence de rigueur doit entraîner dans la confection du budget de l'Etat et dans le contrôle de son exécution. Voici une preuve de plus de la grossière inefficacité des services publics dans la gestion des fonds extorqués aux "contribuables".




20.10.06

Un peu d'analyse économique

L’inculture des politiciens en matière d’économie ne laisse pas de me sidérer. Certes, ils sont l’exact reflet de la population qui, à l’analyse rigoureuse des faits, préfère les déclarations matamoresques dont je soupçonne les auteurs d’être eux-mêmes dupes, mais il n’empêche. Pour chagrinante que soit cette lacune chez le citoyen lambda, elle cause moins de dégâts que chez le politicien.

Dans un pays comme le nôtre, ou gauche comme droite ont succombé depuis longtemps à l’illusion constructiviste, cette tare peut avoir des conséquences extrêmement dommageables. En effet, lorsque la « pensée magique » se conjugue à l’absence d’analyse rationnelle de la situation, les pires catastrophes sont en préparation. Témoin la dernière mouture du budget fédéral pour l’année 2007. Laurette et ses acolytes ont enfin réussi à vaincre les résistances – molles, il est vrai – des soi-disant libéraux du gouvernement et à faire adopter des mesures qui résulteront directement dans une aggravation de la pénurie de logements.

Si les politiciens, au lieu de raisonner en termes d’effets d’annonce et de « wishful thinking », se mettaient ne fût-ce que quelques secondes à la place des cibles de leurs mesures, nul doute que les conséquences de leur décision de réduire de force le montant maximum de la garantie locative à deux mois de loyer leur apparaîtraient plus clairement. Mettons-nous un instant dans la peau du propriétaire qui cherche à mettre son bien en location. La garantie locative a pour lui une grande utilité. Tout d’abord, elle lui permet de s’assurer que son locataire a suffisamment de stabilité financière, puisque ce dernier est capable de sortir de sa poche quatre mois de loyer en une fois. Ensuite, la garantie lui offre une « assurance » en cas de non-paiement. Les procédures judiciaires de recouvrement de loyers, auxquelles Laurette, dans sa « magnanimité », rappelle que le propriétaire peut recourir, sont longues et coûteuses. Pour beaucoup de bailleurs, qui mettent en location un bien familial, ce genre de retard peut avoir des conséquences financières graves.

Tout à leur idéologie mortifère, les « progressistes » semblent oublier que la majorité des logements en location sont détenus par des petits propriétaires, pas par de gros méchants groupes de capitalistes assoiffés d’argent et de pouvoir. La réduction de la garantie locative à deux mois de loyer en fera sans nul doute réfléchir plus d’un. L’effet prévisible à moyen terme est une réduction de l’offre de logements privés.

Reste à savoir, bien sûr, si ce n’est pas là précisément l’objectif d’un agenda caché socialiste. Organiser la pénurie de logement (un peu comme Staline organisait des famines, mais en moins criminel), c’est permettre aux socialistes, d’ici quelques mois, de constater « l’inefficacité des marchés » et de placer le marché locatif sous tutelle étatique, et donc, à terme, d’augmenter simultanément la popularité du parti et les possibilités de s’attacher une clientèle plus importante dont les votes captifs assureront la réélection des membres de leur petite coterie spoliatrice.
Et le locataire dans tout ça ? C’est le dernier des soucis du législateur.