La relève est assurée !
Notre ami LeP nous apprend sur son blog le décès inopiné de Pierre Poujade, une personnalité fort controversée à laquelle l'Empire de Constantin avait consacré trois chroniques (ici, ici et ici). Paix à son âme.
Inutile de s'attarder sur sa vie, puisque je l'ai déjà amplement fait dans les chroniques susmentionnées. Par contre, si je prends la définition communément donné par la gauche au terme poujadiste et que je passe en revue le paysage politique francophone, il me semble qu'il existe déjà un candidat à la succession.
Si je me rappelle bien un poujadiste, selon nos amis collectivistes, c'est un personnage assez repoussant : corporatiste, farouchement opposé aux Etats-Unis et à la mondialisation et plutôt nazi sur les bords. Voyons voir .... ah, ça y est, j'y suis, c'est José Bové, bien sûr !
Entrons dans les détails si vous le voulez bien. Pour le corporatisme, il ne craint personne, c'est évident : syndicaliste paysan, il s'oppose farouchement à toute réforme de la Politique Agricole Commune (laquelle, rappelons-le, absorbe chaque année 50% du budget de l'Union Européenne à l'unique bénéfice de 3% de la population de l'Union), ou alors seulement pour mieux subsidier les paysans et veut protéger "le terroir". Il n'y a qu'à lire ce lien pour s'en convaincre. Et d'un.
Isolationniste et protectionniste, c'est certain. Ses prises de positions contre l'OMC, accusé de tous les maux, et surtout contre les vilains méchants yankees ultralibéraux ne sont plus un secret pour personne. La cible favorite de Bové est la chaîne Mc Donald's, Poujade quant à lui conspuait les supermarchés Leclerc (il accusait d'ailleurs Leclerc d'être un suppôt des américains et de vouloir importer leur modèle économique).
Reste le terme "Nazi". Voyons, voyons. Ah, ça y est, j'ai trouvé ! Les disciples de Bové ont saccagé un champ expérimental d'OGM destinés à produire une nouvelle molécule dont l'utilisation devrait sensiblement soulager les souffrances des victimes de la mucoviscidose. A l'instar d'Hitler, Bové envoie ses sbires s'occuper du sort des handicapés, et le peuple détourne les yeux, quand il n'applaudit pas bêtement.
Au temps des Capétiens, la mort du roi et le couronnement de son successeur étaient entérinés dans la formule rituelle "Le roi est mort. Vive le Roi !". Je conclurai cette chronique en réactualisant l'expression :
Poujade est mort. Vive Bové !
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