8.8.03

La canicule emballe les climatologues



Il n'a pas fallu longtemps pour que les chaleurs estivales ne commencent à ramollir le bulbe rachidien des fonctionnaires de la science du climat. Vexés sans doute d'avoir à travailler alors que la populace, mollement alanguie sur les plages de notre beau littoral, expose sa peau aux rayonnements cancérigènes d'un soleil de plomb, ils se sont décidés à gâcher notre plaisir en y allant de leur Apocalypse selon Saint-Jules. Leur prétexte : cette canicule exceptionnelle (rendez-vous compte, cela fait plus d'une semaine qu'il n'a pas plu). Selon nos distingués climatologues, c'est évidemment l'homme qui est la cause de cet affolement généralisé du mercure en Europe : pollution, gaz à effet de serre, trou dans la couche d'ozone, les raisons ne manquent pas pour étayer leurs prédictions alarmistes : les étés seront de plus en plus chauds et secs. Echaudée par ses récents déboires avec les avocats consuméristes américains, la firme Haagen-Dasz n'a pas encore réagi à la hausse certaine de ses ventes dans la moiteur estivale qu'on nous prédit pour le futur.

Les titres académiques ronflants dont se targuent ces scientifiques pour asseoir leur crédibilité masquent mal le caractère grotesque de leurs affirmations. Passons sur le fait que, les trois derniers étés étaient pourris (ah, la pluie en juillet sur la côte belge), fait qui devrait à lui seul décrédibiliser les sornettes de nos scientologues*, le premier imbécile venu un tant soit peu au fait des subtilités du calcul statistique pourra calmement les renvoyer aux laboratoires qu'ils n'auraient jamais dû quitter. Il est rigoureusement impossible, en climatologie, de prédire autre chose que des tendances à (très) long terme. Des fluctuations sur quelques années ne sauraient en rien constituer un indice d'une évolution dans un sens ou dans l'autre. En clair, se baser sur ce seul été caniculaire pour prédire un réchauffement de la planète est à peu près aussi ridicule que d'examiner la pente d'une taupinière en plein milieu d'une descente abrupte et d'en déduire que ça monte.


J'espère pour eux que le ridicule scientifique ne tue pas.


* le terme est employé intentionnellement pour souligner le caractère irrationnel et farfelu de leurs élucubrations dignes des plus mauvais romans de L. Ron Hubbard, que nous ne remercierons jamais assez d'avoir abandonné la carrière d'écrivain de science-fiction pour embrasser celle de gourou de secte soi-disant scientifique.