23.6.03

Brèves de comptoir



Une fois n’est pas coutume, j’ai envie de vous entretenir d’une foule de sujets. Fidèle à ma longue tradition de paresse, je n’ai cependant nullement envie de pondre plusieurs chroniques longues et documentées sur les divers événements de l’actualité qui ont attiré mon attention, c’est pourquoi je me livrerai à la discipline nettement moins fatigante et tellement plus défoulante des brèves de comptoir . Outre un exercice de style amusant, ce sera ma réponse du berger à la bergère à l’arriéré profond qui juge ma prose digne du « Café du Commerce ». Vous êtes prêts ? C’est parti !

José Bovin, le chantre de la contestation imbécile et décervelée, vient d’atterrir en prison. Tant mieux. Là au moins ce poujadiste ne risque pas d’endommager la propriété de concitoyens pacifiques.


Le gouvernement de la Communauté Française Wallonie-Bruxelles sauf Rhode-Saint-Genèse (enfin, quelque chose dans le style, ces sobriquets à rallonge m’ennuient profondément et je refuse de faire l’effort de retenir l’appellation exacte), ont décidé une fois de plus d’outrepasser leurs compétences et de pénaliser un victimless crime de plus. Mon estimé confrère Aristophane Triboulet avait déjà consacré un article iconoclaste au dopage en milieu professionnel. Voilà que dans leur grand courage, nos édiles jugent à présent bon de légiférer sur le dopage chez les sportifs amateurs. Il faut paraît-il les protéger des dangers de l’abus de produits dopants dans la pratique de leur hobby. On attend avec impatience une prochaine loi réglementant la vente du Red Bull dans les stations-service de bord d’autoroute et un arrêté fixant la quantité maximale de café pouvant être consommée par un employé du bureau au cours d'une matinée de travail.


Je lis dans Le Soir en ligne que le futur gouvernement belge veut stimuler les ménages, le secteur des transports ainsi que le monde de l'industrie et des entreprises en vue d'atteindre les objectifs de Kyoto de réduction des émissions en CO2. Il s'agit d'une première possibilité d'engranger des recettes, a indiqué Guy Verhofstadt. L’écologie, c’est bien quand ça rapporte, en somme. Mais ce n’est pas de la pression fiscale puisque le citoyen n’a qu’à laisser sa voiture au garage et prendre les transports en commun, le vélo ou les patins à roulettes ou que sais-je encore. Quelle mansuétude !


A ce propos, je me demande entre parenthèses comment Electrabel va réussir à réduire ses émissions de CO2 tout en sortant progressivement du nucléaire. Je sens que la proverbiale créativité belge va encore trouver à s’exercer. A titre purement désintéressé, je me permets de contribuer à la réflexion sur ce problème épineux en offrant cette suggestion économique et peu polluante : il n’y a qu’à jucher les 10.000 futurs licenciés de la SNCB sur des vélos d’appartement branchés sur des dynamos. D’accord, ça sentira un peu la sueur, mais la sauvegarde de l'emploi et de l’environnement ne vaut-elle pas de supporter quelques effluves de dessous d’aisselles ?


Avec la prochaine refonte de la loi d’incompétence universelle, qui suit de peu les déclarations sur la publicité sur le tabac en Wallonie avant 2007 (vous remarquerez le caractère extrêmement précis des débats de nos édiles) et celles sur la sortie du nucléaire, qui reviendra apparemment par la fenêtre maintenant qu’Ecolo a débarrassé le plancher (en maintenant cependant une bonne isolation de la maison parce que sinon avec les courants d’air que ça fait il faudra pousser la chaudière et on n’arrivera jamais à respecter Kyoto), les politiciens belges ont réinventé le mouvement perpétuel : ils votent, ils abrogent, ils votent, ils « refondent », ils votent … Mais au fait, pourquoi votent-ils encore ? Qu’ils arrêtent simplement de voter des lois idiotes et imbéciles, il y en a déjà suffisamment. Ca nous fera des vacances, vous ne pensez pas ?


Je terminerai par un coup de chapeau à l’excellent périodique The Economist qui, fidèle à sa tradition de prises de position hardies, nous suggère un excellent espace de rangement pour la nouvelle constitution européenne, qu’ils n’hésitent pas à traiter de «lamentable piece of work » . Et de poursuivre en suggérant que la prochaine conférence intergouvernementale s’empare de cette proposition de constitution et ne la garde que le temps de la jeter dans le bac à ordures le plus proche. Baste, cette conférence constitutionnelle aura au moins eu une conséquence amusante : celle d'entendre à nouveau notre bon vieux "brabantse trekpaard" de Vilvoorde prononcer "poulitique de l'empoi" sur les radios de la RTBF (ou faut-il dire RTBCFWB ?)