1.6.03

L’éthique de la Liberté



Je constate aujourd’hui, à la lecture de ces chroniques électroniques que vous me faites l’honneur de lire assidûment, que Constantin doit vous apparaître comme un homme aigri, en perpétuelle lutte contre son environnement, qui vomit le MR pour avoir trahi l’idéal libéral, conspue le collectivisme et l’inertie de la masse bêlante des soi-disant citoyens qui approuvent chaque jour avec le sourire une nouvelle atteinte à leurs libertés, et vilipende le gauchisme, idéologie avilissante et totalitaire aussi dangereuse sinon plus que le fascisme.

Je me suis tellement absorbé dans cette « mission sacrée » que je m’étais auto-assignée que seul un courrier de lecteur, me tira de ma torpeur. Cet homme à la plume habile, grand défenseur, selon ses propres termes, de la mambo-démocratie, me reprochait précisément de passer, tel un illustre espagnol du temps jadis, le plus clair de mon temps à combattre des chimères. Les moulins du collectivisme, si repoussants soient-ils, ne devraient pas occuper mon attention au point de la détourner d’un autre objectif crucial de l’Empire de Constantin : y exposer clairement et avec passion les idéaux qui sont les miens.


Je commencerai donc si vous le permettez par rendre un hommage appuyé à l’homme qui, plus que tout autre, est responsable d’un bouleversement radical de mes opinions politiques, et dont le décès il y a quelques années me chagrina profondément. Cet homme, que je n’eus hélas jamais l’honneur de rencontrer, est l’auteur de « L’Ethique de la Liberté », à mon sens une des œuvres les plus marquantes du XXème siècle. Lorsqu’un compagnon de fêtes estudiantines qui est depuis devenu mon plus cher ami me remit entre les mains, il y a bientôt dix années, un exemplaire de cet opus, je ne pouvais imaginer l’ampleur du choc que j’allais recevoir. Là, sous mes yeux, s’étalait ce que j’avais cherché tout au long de ma jeune vie intellectuelle : une philosophie cohérente, empreinte de tolérance et de respect, plaçant au-dessus de tout le reste la Liberté de l’homme, lui restituant son rôle d’acteur et de responsable de sa vie, une analyse acérée de la société occidentale et une remise en cause radicale de l’action de l’Etat. Avec la lecture de l’éthique de la liberté commençait pour moi un long parcours intellectuel qui se poursuit encore à ce jour.

« Le Vieux Murray », comme nous l’appelions familièrement lors de nos longues soirées de discussions politiques de l’époque, a marqué à jamais mon esprit. Je ne peux que vous conseiller chaudement, amies lectrices et amis lecteurs, de vous plonger dans ses œuvres. Mon ami Aristophane Triboulet, sur son site , se fait un plaisir de vous renseigner l’édition française. Quant à moi, je vous invite à le lire dans sa version originale. Vous trouverez les coordonnées de livre ainsi qu’une petite biographie de cet homme de bien sur le site des Advocates for Self-Governments . Profitez-en pour faire le petit test d’orientation politique, il en vaut la peine.