L’arithmétique collectiviste (suite)
Lors d’un débat libéral animé sur l’éventualité et les conditions de la privatisation des routes, j’ai pu constater, chers lecteurs, à quel point le Tyran avait vu ses efforts de propagande couronnés de succès. Là, en plein cœur de ce que je croyais un bastion de bon sens au milieu d’un océan de stupidité mathématique, un de mes aimables contradicteurs rétorqua le plus sérieusement du monde à mes propos (très rothbardiens ) sur le sujet qu’il préférait mille fois la situation actuelle car elle le rendait libre de circuler gratuitement où bon lui semblait. Tragique erreur qui prouve si besoin en était encore la vacuité intellectuelle juvénile dont l’éducation étatique est la triomphante responsable !
Qui donc de nos jours paie l’entretien de nos voies et chaussées ? Pardi, me répondrez-vous, ce sont l’Etat, la Région, la Commune, ou je ne sais quelle institution publique engendrée par nos édiles ! Certes, chers amis, mais dites-moi : où donc si ce n’est au fond de vos poches ces entités malignes vont-elles puiser les fonds nécessaires à leurs activités ? Et voilà, le grand Dissimulateur a encore frappé !
Il lui arrive de détourner sournoisement l’attention par un moyen bien plus diabolique que cet élémentaire tour de passe-passe. Ainsi est-il coutume en nos belles régions de payer notre billet de transports en commun lorsque nous souhaitons bénéficier de ce sévice public. Mais la modique (!) somme payée pour ce titre de transport couvre-t-elle tous les coûts liés à cette activité ? Que nenni, mon bon ami ! Prenons la Société Tentaculaire d’Inefficacité Bureaucratique par exemple. Saviez-vous que le prix du billet ne couvre que 20% des dépenses ? Le reste est puisé dans le portefeuille du contribuable bruxellois. Et cependant, interrogez le citoyen moyen, il reste persuadé que le prix qu’il acquitte représente grosso modo le coût de son trajet. Bien sûr, la Région Bruxelloise se garde de rendre ces faits publics.
Passons même sur l’escamotage des coûts, en vertu de quel principe l’automobiliste qui n’a cure de s’entasser comme un hareng dans des habitacles trop petits et préfère faire du sur-place dans les rues de notre belle ville en écoutant tranquillement les abracadantes imbécilités que profèrent les journalistes de la Radio Télévision Bolchévique ou la deuxième symphonie de Mahler* devrait-il sponsoriser le billet de l’usager des transports publics ? La solidarité, dites-vous ? Pour la sécurité sociale, passe encore, mais franchement, appliquer l’argument aux transports en commun me paraît quelque peu outré. Enfin soit, de toute façon l’usager de la STIB sponsorise via ses impôts l’entretien des routes qu’emprunte notre ami automobiliste, bref tout le monde paie pour tout le monde dans un de ces joyeux méli-mélo comptables dont nos ministres ont le secret. Quelle misère !
* quoiqu’à ce stade, cela devienne franchement du masochisme !
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