18.6.03

Excellente initiative !



Alors que j'écoutais distraitement la radio bolchévique ou un reporter débitait tristement son tombereau quotidien de fadaises, mon attention fut attirée par une information peu banale : le gouvernement sortant a passé un arrêté royal autorisant les communes à facturer le coût du maintien de l'ordre lors des rencontres de football disputées sur leur territoire au club organisateur. Levée de boucliers à l'Union Belge de Football, comme de bien entendu, puisque les clubs aimeraient bien continuer à profiter de l'argent du contribuable au lieu de devoir financer tout cela eux-mêmes.

Mon premier mouvement a été d'applaudir des deux mains l'arrêt de ce gaspillage éhonté de mon argent afin de soutenir un sport pour lequel j'ai à peu près autant d'intérêt que Michel Daerden pour l'eau gazeuse. Après tout, il est logique que les clubs de sport paient pour ce service, me dis-je en mon for intérieur, car j'adore ma conversation. Mais à tout bien réfléchir, la question est plus vaste qu'il n'en a l'air. Et tout d'abord, qui me dit que les impôts et taxes diverses versés aux receveurs communaux par lesdits clubs ne font pas plus que compenser l'organisation de la sécurité autour des stades ? Mais même si tel était le cas, de quel droit un club de football se verrait-il octroyer le privilège exorbitant de récupérer avec la main droite l'argent donné par la main gauche ? Et ainsi de suite jusqu'à l'infini ...

Finalement, la vraie question est ailleurs. Si l'on admet - et cela me paraît d'une logique irréfutable - qu'un club de football devrait supporter la charge de l'organisation de la sécurité autour des matchs, quitte à répercuter le coût de celle-ci sur le spectateur via le prix du billet, il est par contre moins logique de ne pas lui laisser le choix du fournisseur chez qui se procurer ce service. Ce serait le livrer pieds et poings liés aux pratiques prédatrices d'un monopole d'Etat, et l'on a vu à quel point l'ancienne RTT a pu abuser de sa position. La suite logique serait donc d'autoriser les clubs à se fournir auprès de sociétés privées et en concurrence. Et donc de déréguler les services de police dans notre beau royaume. Excellente initiative, monsieur le premier ministre ! Vous verrez qu'avec un peu de patience, nous finirons par l'obtenir, notre société libertarienne !