1.8.03

Haro sur le malfaisant hypocrite !



Vous l'aurez sans doute remarqué, amis lecteurs, "The Economist" est une publication pour laquelle j'éprouve le plus profond respect. Non contents d'être d'une honnêteté intellectuelle remarquable, les journalistes qui travaillent pour cet hebdomadaire prennent soin de séparer clairement l'exposé des faits et leur opinion sur ces mêmes faits, une qualité indispensable qui fait pourtant défaut à l'écrasante majorité de la presse francophone. Sur la couverture de leur dernier numéro, qui vient d'atterrir dans ma boîte aux lettres, une photo de Silvio Berlusconi. The Economist vient de lui envoyer une lettre ouverte. Dans l'éditorial qui l'accompagne, le rédacteur en chef de The Economist explique que les récentes lois qui garantissent à Berlusconi l'imunité judiciaire ne le dispensent nullement, en tant que politicien, de répondre devant le public de ses actes délictueux.


Je ne peux que me réjouir d'une telle initiative. Une des plus détestables caractéristiques des grossières caricatures du capitalisme que de nombreux politiciens européens et américains tentent de faire passer pour du libéralisme est la collusion entre l'Etat et les dirigeants d'entreprise. Silvio Berlusconi en est l'illustration parfaite. Il représente tout ce que honnit le libéral : un homme qui a monté son empire à force de malversations et de corruption, qui utilise l'Etat de manière à obtenir tous les avantages possibles et imaginables au détriment de ses concurrents, et, plus grave, du contribuable. Que les turpitudes de cette immonde canaille soient enfin étalées au grand jour ne peut que réjouir l'honnête homme.