2.7.03

Surréalisme à la belge



Triste journée que celle où l'honnête homme, se levant de bon matin pour vaquer à ses occupations, apprend que le futur gouvernement belge "reprendra" la dette de la S.N.C.B. Réjouissez-vous, contribuables, en un coup de baguette magique, la dette publique belge augmente d'environ 700€ par citoyen ! On croit rêver - cauchemarder serait sans doute un terme plus adéquat. Dans la foulée, le formateur, un libéral apostat sans aucun doute, ajoute que le futur gouvernement souhaite tendre à terme vers la gratuité des transports en commun. C'est à peu près à ce moment-là que j'ai vomi mon petit déjeuner.


Si je comprends bien, non contents de subir plusieurs fois par an la prise en otage de la capitale par les syndicalistes en quête de prolongation de leurs privilèges, de fulminer à faire la file au guichet d'une gare desservi par un seul fonctionnaire pendant que ses trois collègues - qui font partie à n'en pas douter des dix mille inutiles que Karel Vinck souhaiterait voir déguerpir d'ici 2007 - jouent au whist au fond du local, d'entendre des imbéciles heureux bloqués dans leur voiture expliquer avec un sourire béat qu'ils soutiennent les actions de grévistes payés avec l'argent de leurs impôts et exigeant encore plus de privilèges, nous allons en plus devoir supporterla charge de la dette de la SNCB ? J'en frémis de rage.


La soi-disant "gratuité" des trains dans le futur - rappelez-vous mes chroniques sur l'arithmétique collectiviste est à peine moins nauséabonde. Comment peut-on parler de "gratuité" alors qu'il est évident que cette activité doit être financée par l'Etat, lequel puise évidemment ses moyens dans la poche du contribuable ? On a beau y assister tous les jours, ces tours d'illusionnisme que la population gobe sans piper mot ont de quoi révulser l'honnête homme ! Quoi que ... C'était sans compter sur l'inventivité sans bornes de l'Etat : la télévision bolchévique m'apprend ce soir que le futur gouvernement mettra généreusement quelques millions d'euros sur la table, le solde de 120 millions d'euros étant financé par les entreprises. "Tant mieux", rétorquera l'abruti moyen, "comme ça on ira prendre le pognon où il se trouve, dans les banques et les entreprises" (l'expression est de l'inénarrable "Solidaire", ce torchon maoiste émanant du PTB). Et où croyez-vous donc, cher ami, que les entreprises, si tant est qu'elles acceptent de céder au chantage étatique, trouveront l'argent nécessaire au financement de cette mesure ?

Il ne faut pas être prix nobel d'économie pour comprendre que ce coût supplémentaire sera en fin de compte pris en charge par les consommateurs via une augmentation du prix de vente des biens et services fournis par les entreprises. Joli tour de passe-passe, qui transforme une fois de plus les honnêtes entrepreneurs en percepteurs d'impôts. Sans compter que la répercussion du coût sur le prix de vente sera majorée des 21% de TVA que l'Etat prélève sur chaque vente faite à un particulier. Et comme 21% de 120 millions font plus que les 8 millions d'euros que l'Etat investit dans l'aventure, nous assisterons donc dans le futur à une nouvelle augmentation de la pression fiscale indirecte. Quand je vous disais que l'arithmétique collectiviste ne laisse pas de surprendre !