Les canicules emballent les climatologues (part II)
Suite à ma récente petite chronique sur les élucubrations climatiques d'un scientifique en mal de média, un gentil lecteur, par ailleurs auteur d'un excellent blog me fait part, par l'intermédiaire d'un lien, d'un événement qui devrait pour le moins faire réflechir notre Nostradamus du climat : des neiges inhabituelles à l'Ile de la Réunion. Il faut avouer qu'en matière de preuve du réchauffement de la planète, on a fait mieux. Enfin, il nous reste toujours la canicule en Europe, si du moins la pluie qui tombe ce matin sur nos régions voulait bien s'arrêter afin de permettre à nos Saint-Jean du climat de continuer à gloser en toute quiétude. Tiens, d'ailleurs, il faudrait que le protocole de Kyoto songe à mettre hors-la-loi les incendies de forêt : ces milliers d'hectares de bois qui brûlent en répandant dans l'atmosphère leurs gaz délétères contribuent certainement au réchauffement de la planète - enfin, je veux dire autrement que par la simple chaleur de l'incendie.
Revenons à notre mouton, ou plutôt à notre gentil lecteur, qui, à en croire sa prose, n'a rien d'un petit mouton collectiviste bêlant solidairement avec le troupeau citoyen. Il m'a fort obligeamment fourni quelques liens vers les déclarations du professeur Richard S. Linzen, qui enseigne la météorologie au M.I.T. (les ignares qui ne connaissent pas la signification de cet acronyme feront une recherche sur Google, je préfère les fustiger que les renseigner). Ce brave homme a été entendu plusieurs fois par le Comité de l'Environnement du Sénat américain pour les aider à faire le point sur la question du réchauffement de la planète. Le moins qu'on puisse dire est qu'il ne partage pas l'opinion des Nostradamus d'opérette qui tiennent le haut du pavé. Il relève par ailleurs que même l'International Panel on Climate Change n'a pas l'air de savoir dans quelle direction le vent souffle - un comble pour un climatologue - et prend énormément de précautions pour parler des changements climatiques induits par l'homme :
Our ability to quantify the human influence on global climate is currently limited because the expected signal is still emerging from the noise of natural variability, and because there are uncertainties in key factors. These include the magnitude and patterns of long-term natural variability and the time-evolving pattern of forcing by, and response to changes of concentration of greenhouse and aerosols, and land-surface changes. Nevertheless, the balance of evidence suggests that there is a discernible human influence on global climate.
Plus loin dans le même rapport (celui de 1995), l'IPCC affirme que les changement climatique n'est probablement pas entièrement dû aux variations naturelles. Cependant, Linzen souligne qu'un des climatologues qui ont rédigé le rapport de l'IPCC admet dans ce même rapport que les modèles employés par les climatologues ne tiennent pas suffisamment compte de ces variations naturelles, et que les résultats des projections des modèles climatologiques sont par conséquent biaisés vers une cause humaine. En gros, beaucoup de précautions oratoires pour affirmer qu'il est probable qu'une part de l'évolution climatique dont il est impossible de quantifier l'importance par rapport à l'ensemble soit due à l'intervention humaine. Voilà qui semble bien loin des prédictions alarmistes véhiculées par les écologistes partisans. Comme le souligne fort à propos le statisticien Bjorn Lomborg dans son livre "The Skeptical Environmentalist", la manipulation des statistiques par les groupements écologistes, loin de les aider à long terme, joue en leur défaveur et mine la crédibilité de leurs assertions.
Le professeur Lindzen nous apprend également que le gaz à effet de serre le plus important est la vapeur d'eau et non le dioxyde de carbone, et que l'incapacité actuelle des scientifiques (due à un manque d'observations de la distribution de la vapeur d'eau dans l'atmosphère et à un manque de capacités informatiques) à inclure la vapeur d'eau dans les modèles utilisés pour prédire l'évolution de la température rend les données obtenues par les projections actuelles tout à fait incapables de prédire de façon précise et fiable ce que pourrait être l'évolution des températures dans le futur.
Bref, entre Nostradamus et les climatologues qui prédisent l'enfer sur terre dans cinquante ans, il n'y a finalement que peu de différence. D'ailleurs, certains climatologues sont peut-être à l'étude du climat ce que les astrologues sont à l'étude des étoiles. Je propose d'introduire un nouveau terme, climatonome, pour distinguer les scientifiques sérieux qui se contentent d'observer les données disponibles et de les interpréter de ceux qui se servent des mêmes données pour prédire l'avenir. Au moins, quand les médias nous préparont une nouvelle rubrique "climatologie", nous saurons à quoi nous en tenir.
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