Le sommet de la bêtise ?
Pendant que les altermondialistes et certains pays du Tiers-Monde se réjouissent et se gaussent de ce qu'ils qualifient fort originalement d'échec de la mondialisation ultralibérale, l'Union Européenne, les Etats-Unis et le Japon se frottent les mains. Grâce à l'aide inattendue mais bienvenue des ONG et des pays du Tiers-Monde, dont on connaît l'extraordinaire propension à scier la branche sur laquelle ils sont assis, ils ont réussi à sauver le principal : les subsides et subventions à l'agriculture et leur protectionnisme vis-à-vis des produits issus des pays en voie de développement.
Loin des rires et des flonflons des gigues altercomprenantes, les vrais partisans du Tiers-Monde - ainsi d'ailleurs que nombre d'ambassadeurs de ces pays auprès de l'OMC - ne peuvent cacher leur tristesse. Les efforts constants et acharnés des altermondialistes ont eu raison de la seule institution internationale dans laquelle les pays pauvres avaient autant à dire que les pays riches, puisque chaque pays possède une voix et le droit de veto. Ils ont réussi à compromettre très sérieusement les chances que toute négociation multilatérale aboutisse d'ici longtemps. Le résultat ? Pêle-mêle, le maintien des subsides américains aux exportations de coton et le maintient des barrières douanières américaines aux importations de textiles venus d'Afrique, la survie de la Politique Agricole Commune européenne et de ces subsides à l'exportation qui permettent à nos agriculteurs d'inonder les marchés africains à des prix que les producteurs locaux ne peuvent pas atteindre, le probable repli des Etats-Unis sur une extension du NAFTA et de Mercosur, ce qui favorisera les pays d'Amerique Centrale et du Sud et laissera l'Afrique subsaharienne se débrouiller seule, bref, le retour des nations industrialisées à un protectionnisme sélectif qui dans le meilleur des cas maintiendra les pays les plus pauvres dans leur misère actuelle.
Les altermondialistes qui font innocemment la fête se rendront bientôt compte qu'ils célébraient une victoire à la Pyrrhus. Pour eux, les conséquences ne seront pas trop dommageables, cela risque juste de leur coûter un peu plus cher de prendre l'avion ou d'acheter américain. Hélas, pour ceux qu'ils prétendaient défendre, cela signifiera plus de misère et moins de chances de s'en sortir. Ce qui permettra à leurs ardents défenseurs d'organiser moultes manifestations festives et citoyennes, et, dans un admirable effort de négation de la vérité qui ne sera pas sans rappeler ceux de leurs prédecesseurs marxistes , rappelleront aux "grands de ce monde" que de toute façon tout est de leur faute puisque ce sont de méchants capitalistes.
Pendant ce temps, José Bové et ses complices continueront, satisfaits, à empocher les largesses de l'Union Européenne...
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