La décadence de l’empire (live at the Raid Note part II)
Les plus assidus d’entre vous l’auront sans nul doute remarqué, l’Empire de Constantin n’est plus ce qu’il était. D’abord un silence radio de près d’un mois. Puis une chronique dont le ton et le sujet n’auront pas manqué de surprendre les aficionados de ce site. Cette volte-face est loin d’être anodine : elle est au contraire le fruit d’un profond travail d’introspection et de réflexion auquel je me suis livré ces derniers temps. Le résultat de ces cogitations se manifestera entièrement au cours des prochaines semaines. Il risque de vous surprendre, mais j’ose espérer qu’à la longue vous apprécierez le Nouvel Empire comme vous avez goûté l’Ancien.
A l’origine de ce profond remaniement, un bouleversement radical de ma vie privée qui m’a amené à regarder la vie sous un éclairage nouveau. Un horaire plus chargé qu’auparavant m’a contraint à redéfinir les priorités de mon existence, et en particulier à donner enfin à la musique la place que je lui avais promise il y a de cela quatre ans. C’est une maîtresse exigeante, à tel point que la question s’est posée de mettre tout simplement un terme à mes activités politiques et notamment à ce petit coin de la toile que vous visitez régulièrement. Ce n’est que la semaine dernière, après ce concert décidément bien particulier, que les choses ont commencé à s’éclaircir. Contrairement à celui que Constantin dirigea au troisième siècle de notre ère et qui n’est plus à présent qu’un souvenir poussiéreux détesté des potaches, l’Empire survivra donc sous une nouvelle forme que je vais à présent vous détailler.
Premièrement, ce blog ne parlera plus uniquement de politique. Des billets sur la musique, l’enseignement et la philosophie y trouveront désormais une place. Pourquoi ? Parce qu’à l’instar de ma vie, l’Empire évolue et qu’il ne peut faire autrement que de refléter l’intégration des différentes facettes de ma personnalité. J’ose espérer que cette apparente dispersion entraînera sur la longueur une plus grande cohérence interne au site. Car les mêmes préoccupations se retrouvent en filigrane derrière ma conception de ces différents domaines : mes réflexions se nourrissent des multiples expériences que mon travail de musicien et d’enseignant et ma formation d’économiste m’amènent à vivre et les ramener uniquement à la politique appauvrit leur essence plutôt que de l’enrichir.
Deuxièmement, le ton et le sujet des billets politiques seront radicalement différents de ceux des anciennes chroniques. Vous aurez probablement remarqué que les sarcasmes acides et le style ampoulé des premiers billets ont progressivement disparu pour faire place à un galimatias vaguement consensuel globalement peu satisfaisant malgré quelques rares éclairs d’inspiration. Je m’étais aperçu à mi-parcours que les sarcasmes à l’intention des collectivistes, s’ils amusaient mes coreligionnaires, ne devaient probablement pas être du goût desdits collectivistes ou des humanistes autoproclamés et que si je voulais toucher un autre public que celui – hélas fort restreint – des libéraux et libertariens convaincus, il me fallait faire mien l’adage qui veut qu’on n’appâte pas les diptères avec de l’acide acétique. Parallèlement, mes dernières réflexions m’ont conduit à réaliser que je préfère faire partager mes émerveillements que vilipender ce qui m’exaspère. Les futures chroniques politiques, plutôt que de critiquer la situation actuelle ou les opinions de telle ou telle faction se concentreront donc sur l’explication de ce qu’est le monde vu au travers du prisme de la philosophie libertarienne. Ou plus exactement de la mouture particulière de libertarianisme qui me caractérise et qui – n’en déplaise à certains – intègre à l’éthique libertarienne une conception du monde vaguement bouddhiste – faute d’un meilleur terme.
Le futur Empire de Constantin sera donc radicalement différent, mais j’ose espérer qu’il vous plaira autant que l’ancien. Wait and see …
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