Bruxelles, ma bile
Je n'aime pas Bruxelles. Il s'agit sans conteste de la capitale la plus moche d'Europe. Les abrutis qui nous dirigent n'ont manifestement pas intégré dans leur raisonnement un concept essentiel : la capitale, c'est un peu la vitrine du pays.
Remarquez bien, quand on y pense, Bruxelles représente fort bien la Belgique :
- Le taux de chômage y est aussi élevé, si pas plus, qu'en Wallonie.
- A part quelques bastions qui résistent tant bien que mal, l'enseignement y poursuit son lent déclin qualitatif.
- Les autorités responsables de la gestion de la "mobilité" y accumulent les décisions délibérément hostiles aux automobilistes sans cependant créer un réseau de transports en commun performant.
- Réseau dont les travailleurs, beaucoup trop nombreux (ça date de l'époque où pour résorber le chômage on engageait à tour de bras dans les administrations) sauf aux postes critiques pour lesquelles une qualification minimale est exigée, prennent à intervalles réguliers les navetteurs en otage pour obtenir de nouvelles concessions salariales financées par le contribuable.
- La fiscalité communale et régionale explose, à tel point que les entreprises commencent à s'expatrier en Wallonie (c'est dire l'étendue de leur désespoir).
- Les politiciens socialistes y magouillent autant, voire plus qu'à Charleroi. Et les libéraux ne sont pas en reste.
A ce portrait peu râgoutant, qui peut s'étendre sans trop de peine au reste du pays, viennent s'ajouter quelques facteurs typiquement bruxellois :
- les rues sont sales en permanence. Et quand les commerçants du centre font valoir le préjudice que cela leur fait subir, et comparent le prix qu'ils paient à Bruxelles-Propreté (ils sont par exemples obligés, outre les taxes communales qui frappent leur commerce, d'acheter des sacs poubelles spéciaux, à 7,50 € le cas), l'échevin en charge de la propreté les traite de haut
- les règles d'urbanisme, qui étouffent les petits propriétaires, sont régulièrement violées au bénéfice de projets immobiliers qui défigurent les rues, grâce à la sensibilité particulière des édiles bruxellois au lobbying
- la vie nocturne est quaisment inexistante. Promenez-vous dans le centre un vendredi ou un samedi soir, vous comprendrez ce que je veux dire : les bars sont à moitié vides et manquent d'ambiance, et surtout, il n'existe aucun "quartier" dans le genre du "Carré" liégois où s'enfilent les bars et les discothèques et où se presse une joyeuse foule de fêtards. Le seul "ilôt" du genre est le mal-nommé "Ilôt Sacré", qui n'attire que les touristes étrangers tant les restaurants s'y sont spécialisés dans l'arnaque et la nourriture de piètre qualité. Celui qui souhaite réellement s'amuser dans une bonne ambiance doit fréquenter les événements organisés pour les expatriés ou bien les lieux d'amusement plus bourgeois accessibles seulement aux happy fews prêts à se déplacer vers le sud de Bruxelles et à montrer patte blanche aux portiers, au risque de se faire refouler pour la simple raison que ces derniers ne vous ont pas suffisamment vu là-bas ou que vous ne connaissez pas assez d'habitués du lieu
- Bruxelles est la seule capitale d'Europe dont une majorité d'habitants déteste se rendre dans le centre. Posez la question autour de vous, vous serez surpris de voir combien les gens qui se rendent dans le centre le soir pour boire un verre près des Halles Saint-Géry sont peu nombreux.
- Quant aux touristes, ils sont bien peu nombreux en regard de ce que notre capitale pourrait leur offrir. Et on peut les comprendre. Les musées sont dans un état pitoyable, par exemple, et rien n'est vraiment fait pour y changer quelque chose. La section "art moderne" du musée de la rue de la régence en est un exemple typique. Les collections sont intéressantes et contiennent des oeuvres plus que dignes d'intérêt, mais elles sont tellement mal agencées et piètrement présentées qu'il faut vraiment beaucoup de bonne volonté pour apprécier sa visite. Je me rappelle même un jour avoir vu un tableau littéralement baigné des rayons du soleil parce qu'un garde inattentif avait laissé un store relevé. Si ma mémoire est bonne, il devait s'agir d'un Permeke ou d'un Brusselmans.
Bruxelles souffre, comme le reste du pays, d'ailleurs, du syndrome de la méthode Coué. Tout le monde se répète fiévreusement que tout va bien, qu'on vit bien en Belgique, que nos activités culturelles et notre gastronomie nous sont enviés par le monde entier. Les oeillères sont bien en place. Les voyages, qui seuls permettent la comparaison, deviennent de plus en plus l'apanage d'une élite, si du moins on sort des séjours "all-inclusive" dans un hôtel de Tunisie ou de la Costa del Sol. Ceux qui visitent régulièrement Londres, Paris, Madrid, Rome, Florence, Prague ou Barcelone sont les seuls à se rendre compte de l'évidence : ces villes - et je pourrais en citer beaucoup d'autres - sont plus intéressantes, plus dynamiques, plus propres et mieux gérées que Bruxelles ne le sera jamais. La vérité nue est que chaque année la Belgique s'enfonce un peu plus dans le déclin, avec la complicité d'une population volontairement dupe de la propagande officielle et qui, avec une régularité métronomique, vote massivement la réélection des politiciens responsables de la lente paupérisation du pays.
9 Commentaires:
Ceci étant, grâce aux efforts répétés de son bouillant maire busophile, Paris va rapidement rejoindre Bruxelles dans la liste des villes les plus mal fichues d'Europe. Entre les cacas canins, la guerre ouverte à la voiture, les musées mal fichus, Paris-Plage et ses strings interdits (mouarf), "Paris-Camping" pour SDF, les magouilles, les prébendes et le reste, on ne verra plus guère de différence entre les deux capitales...
Les mêmes causent ont décidemment les mêmes effets.
(oups : les mêmes causES, bien sûr)
Pas d'accord, cher aplenneveux.
Tout d'abord, en soi, la cosmopolitisation de la capitale est une chance. Comme je le soulignais dans ma chronique, le peu de vie nocturne de qualité à Bruxelles, par exemple, est dû pour une part non négligeable à la présence de ces travailleurs internationaux. Et qu'on arrête de nous parler des loyers élevés, ces derniers sont largement inférieurs aux loyers des autres capitales européennes.
Quant aux jeunes, nos édiles les aiment surtout lorsqu'ils participent aux innombrables fêtes du gauchisme subsidié : zinneke parade, euritmix, bruxelles plage et autres événements festifs et citoyens. Enfin, ça ça vaut pour les jeunes bien blancs, bien bobos et bien conscientisés PS. A ce genre de fêtes de la citoyenneté, les "allochtones" (traduire : les belges ou les pas belges de couleur noire ou tirant sur le brun), sauf s'ils font partie d'un groupe folklorique de musique du monde, sont généralement tenus à l'écart.
Les free parties, tant qu'elles ne nuisent pas au droit de propriété, ne sont pas condamnables en soi, c'est clair. Mais là n'est pas le débat.
Vous soulevez par contre avec beaucoup de pertinence un point que vous n'amenez pas jusqu'à sa conclusion logique lorsque vous parlez de la régulation par nos édiles des fêtes "sauvages" : les élites socialistes qui dirigent Bruxelles ont établi un monopole légal de l'organisation d'activités festives. Les seuls individus ou organismes habilités à organiser quoi que ce soit à Bruxelles sont ceux contrôlés par le pouvoir en place ou gérés par les copains (au premier rang desquels l'infâme Carl Derijk, pardon, de Montcharline). Et cela s'étend jusqu'aux établissements privés. La plupart des lieux de sortie à Bruxelles, et clairement dans le quartier Saint-Géry, sont la propriété d'amis de la clique socialiste francophone. Et les propriétaires de lieux "indépendants" sont en butte à de multiples tracas. Il n'est par exemple pas rare de voir le "Café Bizon" visité par la police pour tapage nocturne alors que, juste à côté, le MP3, le Mappa Mundo, le Roi des Belges ou le PP Café rivalisent dans la production de décibels.
Oui, Bruxelles en général et son centre en particulier sont moches et chiants. Seule l'ancienne et considérable accumulation de capital fait que la ville ne ressemble pas encore à Charleroi, mais ce n'est qu'une question d'années.
Hé ben moi, j'aime bien Bruxelles, j'y ai séjourné cinq fois je crois, dont au moins deux avec Constantin et Cie, et j'ai toujours trouvé ça très sympa.
Dis-moi, Constantin, j'ai une question : en lisant ton post, j'ai eu la réflexion suivante; j'aurais pu moi-même écrire exactement le même billet sur la ville de Paris.
D'où ma question : n'es-tu pas, simplement, en train d'exprimer ta lassitude de vivre dans cette ville?
A quand ton déménagement à Paris? Passés les deux ou trois années de bonheur, de "kiffe" comme on dit à Paris, ne penses-tu pas que tu ressentirais exactement le même genre de sentiments?
Tu sais où j'habite à Paris, et j'ai la même opinion que celle que tu as à Bruxelles : connaissant les commercants de mon quartier, je suis sensible aux tracasseries étatisto-municipalo-départementalo-régionales auxquelles ils sont soumis. Je vois les mêmes saletés dans les rues, les mêmes bars sans ambiance, malgré le fait qu' il doit exister un bon millier de bars à portée de ballade depuis mon domicile.
Alors, quand est-ce que tu viens t'installer à Paris? :)
Amusant de constater que les parisiens ont eu la même remarque. Mis à part la vie nocturne, tout y est!
Moi j'ai habité dans les 2 villes et Bruxelles est nettement plus sale.
Ma foi, chacun est libre de me tutoyer, même si je continue à vouvoyer mes correspondants. Les raisons sont un peu longues à expliquer, mais soit.
@ chitah : je ne suis pas las de Bruxelles, je suis las de l'aveuglement volontaire de mes compatriotes (et je gagerais que les vôtre le manifestent également) qui se répètent comme un mantra qu'on "vit bien en Belgique".
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