16.8.06

La nouba anarcap, opus court mais touffu

Abasourdi par l'opus magistral du compagnon d'Oulipo, j'ai voulu offrir illico la contribution d'un scribouillard naïf à son art. Las ! Il y a loin du Graal au palais : l'inspiration tourna court. Il fallait agir. Il manquait au discours un allant primordial, un substrat primal qui facilitât un influx d'inspiration. Si un solo manquait son but, un duo s'imposait : il fallait donc pour aboutir qu'un ami ou un quidam fournît l'impulsion. Mais qui ?

Soliloquant par monts, par vaux, j'aboutis à l'huis du bazar à bouquins d'un grivois individu ayant pour nom Patrick. "Ah, Constantin", dit-il, "ça fait un bail ! Par ma libido, faisons la nouba ! Buvons sans faillir du syrah, dix-huit canons au moins, chantons, puis jouons au whist ou au canasta. Tu diras alors pourquoi tu vins ici." Il clôt illico son magasin.

La libation fut : Boris Vian chantait dans la sono, du vin rubicond coulait à flots. L'alcool bu monta jusqu'à l'hypothalamus du soulard bougnat, qui brailla alors hors diapason un chant saluant l'à propos du saint patron anarcap Murray Rothbard. "Aaaaaah, tu oublias la position du la", fut mon cri lorsqu'il finit son cantus. "Bah, tu sais mon accord ardu", dit-il. "Stoppons là l'alcool; dis-moi plutôt pourquoi tu vins ici". Mais l'alcool avait pu accomplir son fatal travail. J'attrapai un polochon, vacillai, sombrai dans l'oubli. "Mais tu fais dodo", hurla-t-il, cramoisi. "Tairais-tu donc à jamais la raison qui poussa ton pas jusqu'à ma maison ?". Un tonitruant "ron ron" fusa, coupant là son allant. Patrick tourna talons, rouvrit son souk, y saisit un porno, branla son vit, jouit tout ahanant, frotta son jus d'un mouchoir, puis parcourut tout soupirant un opus paillard. Plus tard, j'allai titubant jusqu'à mon logis pour y dormir tout mon soûl. La nuit passa sans avatar aucun, puis tout s'oublia.




6 Commentaires:

Blogger RonnieHayek a écrit...

Bravo Constantin, j'applaudis : tu as accompli ton pari. A toi qui satisfais ainsi au concours, à toi donc un joli point "Anton Voyl" !

;-)

16/8/06 18:27  
Blogger Constantin a écrit...

Un point Anton Voyl ? Voilà qui satisfait mon Moi profond. Toi qui vins ici tapotant sur ton ordi moult bons mots, sois ici applaudi !

16/8/06 19:37  
Anonymous Anonyme a écrit...

Voilà un travail magistral qui aurait plu à G.P. - las, aujourd'hui mort. Du grand art !

16/8/06 21:03  
Blogger Constantin a écrit...

Sûr, tant d'hourras issus d'amis si brillants finiront par pourrir mon ciboulot ;-)

17/8/06 00:15  
Anonymous Anonyme a écrit...

Mais qu'arriva-t-il donc à Constantin? Qui donc a compris? Un mot l'a donc trahi? Pourquoi pas dix-huit ou vingt canons? Au final, il aura failli! Coldstar voudrait un substitut au mot fautif, pronto!

17/8/06 12:22  
Blogger Constantin a écrit...

Aaaaaargh, pourquoi, pourquoi ? J'ai pourtant tout lu, parcouru, sans voir l'intrus.

J'ai foutu l'importun au bac. Sois ici applaudi, ami, car tu as vu plus !

17/8/06 14:30  

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