Plongée dans l'enfer constructiviste
Décidément, la ministre Arena ne peut pas supporter l'idée du libre choix de l'école. Parallèlement à ses dernières lubies concernant les bassins scolaires, voilà à présent qu'elle veut interdire les inscriptions à l'avance dans les écoles.
Evidemment, le projet a ses habituels relents constructivistes. Tout cela, voyez-vous, est fait au nom de la "mixité sociale". Le credo constructiviste veut en effet que les écoles aient une population qui soit l'exact reflet de la société. Ainsi, continuent les béni oui-oui de l'intégration forcée, chacun aura la chance d'être en contact avec des gens issus de milieux socialement différents, et puis surtout, les enfants issus de milieux "socialement défavorisés" (il est interdit de dire "pauvres" quand on parle la novlangue) auront l'opportunité d'apprendre dans un milieu intellectuellement stimulant.
Permettre aux parents de s'inscrire à l'avance, c'est indirectement permettre aux écoles les plus courues d'organiser des listes d'attente et de sélectionner les élèves qui s'intégreront le mieux dans l'établissement. C'est donc, poursuivent les constructivistes, une manière d'organiser l'élitisme en matière d'éducation.
Dans la Bible du petit collectiviste, l'élitisme est un des sept péchés capitaux. Cette idée est marquée, non du Nombre de la Bête, mais, pire encore, du sceau infâme de l'ultralibéralisme. Et pourquoi par la méritocratie tant qu'on y est ? Le rêve de nos petits constructivistes c'est une école où tout le monde est égal, où tout le monde a les mêmes points, où chacun à l'occasion d'échanger. Nulle mention dans le credo collectiviste de la nécessité de fournir aux enfants une éducation de qualité. Cela, c'est secondaire. L'important, c'est que le rouleau compresseur collectiviste écrase tous les enfants dans le moule de la solidarité citoyenne et festive. On s'en fout s'ils sont analphabêtes. Non, en fait, on ne s'en fout pas. Des citoyens abrutis et illettrés, que l'on peut maintenir dans la misère tout en leur faisant croire qu'on les aide, c'est l'idéal caché du socialisme.
Pendant ce temps, sur le terrain, la réalité a une manière bien à elle de se jouer des bonnes intentions dont les élites bien-pensantes pavent le chemin de l'enfer constructiviste. Que va-t-il se passer ? Ce qui commence à arriver maintenant : un exode progressif des classes sociales aisées vers l'enseignement libre, voire l'enseignement privé. Les pauvres, qui pouvaient auparavant espérer, grâce à leurs seuls mérites intellectuels, être admis dans ces écoles élitistes mais gratuites (ou presque), n'auront d'autre choix que la morosité du désert intellectuel que l'enseignement public sera devenu.
Elève Arena, vous me copierez cent fois "je ne dois pas imposer mes folies constructivistes à mes concitoyens".
6 Commentaires:
L'intention d'Arena, et c'est clairement affirmé, est de "renforcer la mixité sociale". Elle n'a cure des intentions des parents. La seule chose qui l'intéresse c'est sa petite expérience constructiviste.
A ce propos, il y a deux jours, Arena a été interviewée dans Le Soir. Je cite un passage particulièrement éloquent :
(...) le non-marchand, c'est la culture, la santé, l'éducation permanente, l'accueil de l'enfance. Cela irrigue l'ensemble de notre politique qui touche à chaque moment de la vie du citoyen.
La Communauté française, c'est comme la Suède social-démocrate : elle tient l'individu dans ses filets du berceau jusqu'à la tombe.
Quelle calamité cette Arena !
Ton billet m'a fait penser à un bon mot qui m'amuse toujours beaucoup:
"Les socialistes aiment tellement les pauvres qu'ils s'ingénient à en créer"
Je me suis permis d'"emprunter", pour quelques temps, un passage de ce billet, en guise de citation en signature d'un "certain" forum. Je voulais le faire savoir à l'auteur :).
Je suis touché
Enregistrer un commentaire
<< Retour à l'accueil