Parler et réfléchir
Après quelques semaines de lecture intéressée, j'avais fini par conclure que Trends-Tendances était un périodique plutôt libéral, qui, lorsqu'il se mêlait d'exprimer une opinion, le faisait généralement de façon intéressante et réfléchie. Il faut croire que plusieurs semaines ne suffisent pas pour jauger la qualité des rédacteurs d'une publication.
L'éditorial du 29 septembre ne laisse planer aucun doute sur l'incurie intellectuelle du rédacteur en chef de Trends. Jugez-en plutôt : cet éditorial n'est rien d'autre qu'un appel au retour de ce "nationalisme économique" dont les excès ont conduit la France a devenir la risée du monde entier - Belgique exceptée, bien sûr, car les médias francolâtres veillent au grain.
Sous le titre "les Belges parlent, les Allemands agissent", Amid Faljaoui s'émerveille de l'entrée de Porsche dans le capital de VW, ce qui permet "à l'entreprise de demeurer en des mains allemandes". En guise de conclusion, il critique la tentative avortée de rapprochement entre Fortis et Dexia en ces termes :
"Les tenants du libéralisme pur et dur diront que c'est normal. Après tout, l'actionnaire est souverain, et sa décision n'a pas à être contestée. A ce rythme, cependant, nous serons les seuls en Europe à ne pas défendre notre pré carré ! Français, Italiens, Suisses et Américains parlent avec les mots du libéralisme mais agissent en bons protectionnistes lorsqu'il s'agit de sauvegarder leurs centres de décision. Les Belges, hélas, ont la fâcheuse tendance à respecter des règles que tout le monde a enterrées en grande pompe. Sans doute préfère-t-on prendre le Thalys Bruxelles-Paris pour connaître l'ordre du jour de la semaine prochaine ?"
Poujade, De Gaulle ou Le Pen n'auraient sans doute pas dénigré une telle prose. Donc, d'après monsieur Faljaoui, il nous faut "défendre notre pré carré", sous prétexte que "les autres le font aussi" ? Avec des justifications "intellectuelles" de ce type, nous pourrions, je ne sais pas moi, aider les USA à envahir l'Irak (l'Espagne, le Royaume-Uni, l'Italie et la Pologne l'ont aussi fait); nous aurions pu aussi, pendant la seconde guerre mondiale, organiser des rafles pour capturer des juifs (les Français l'ont fait aussi); nous pourrions créer un impôt sur la fortune (les français l'ont fait aussi); nous pourrions interdire le voile à l'école, nationaliser quelques entreprises, regrouper les immigrés dans des "cités", créer une "carte scolaire", punir plus sévérement la consommation de cannabis, criminaliser les prostituées, ou leurs clients, ou les deux, taxer tout ce qui bouge et qu'on a taxé ailleurs et pas encore chez nous, ... La liste est longue des imbécillités que l'on peut justifier par cette phrase.
Plus sérieusement, ce que Monsieur Faljaoui demande, à un moment où la Belgique se vautre dans son marasme économique sous la houlette des étatistes de gauche et de droite, c'est d'imiter les recettes des grands perdants de l'Europe. Il cite en exemple la France, l'Italie et l'Allemagne. L'Allemagne, dont le système de sécurité sociale est tellement moribond que même un chancelier de gauche a vu la nécessité d'entamer des réformes. L'Italie, pays d'origine du plus gros scandale financier du monde (l'affaire Parmalat), qui est actuellement la risée des capitales mondiales pour son incapacité à se débarasser d'un gouverneur de banque centrale qui a outrepassé toutes les limites de son mandat. La France, enfin, dont les soi-disant "champions économiques" sont soutenus à coup de subsides, d'exonérations fiscales et de législations protectionnistes par un gouvernement dont les membres usaient leurs fonds de culotte sur les mêmes bancs que les dirigeants desdistes entreprises.
Tiens, au fait, Amid Faljaoui, ça ne fait pas très belge, ça, comme nom. Pour un journal national , ça ne fait pas très sérieux. Je propose de remplacer Amid Faljaoui par un autre rédacteur en chef, au nom plus "belge", un champion national, en quelque sorte. Vous voyez, monsieur Faljaoui, comme avec les arguments que vous employez, il y a moyen d'écrire des conneries ?
5 Commentaires:
Edito assez déconcertant en effet... Heureusement, dans le même numéro de Trends-Tendances, une chronique revigorante de Geert Noels et quelques pages passionnantes, piquées à The Economist, sur la flat tax.
La couverture est pire encore cette semaine :
"Patriotisme économique : les Belges doivent-ils être chauvins ? VW sauvé par Porsche, Danone soutenu par l'Etat français, et nous ? Electrabel s'en va ! Avant, qui sait, Dexia et Fortis ?"
Affligeant !
Mr Faljaoui est un personnage trouble , un servile , j'ai écouté l'autre jour sur Musiq 3 un billet insidieux sur le prix Nobel de la paix et le microcrédit .
N'oublions pas que Mr Stéphane Renard
rédacteur en chef du Vif a été viré sur le champ par ce même Faljaoui après un numéro consacré à l'Islam en Belgique . Mr Stéphane Renard avait toujours d'excellents éditoriaux assez
empreints d'humanité.
Mr Faljaoui est un personnage trouble , un servile , j'ai écouté l'autre jour sur Musiq 3 un billet insidieux sur le prix Nobel de la paix et le microcrédit .
N'oublions pas que Mr Stéphane Renard
rédacteur en chef du Vif a été viré sur le champ par ce même Faljaoui après un numéro consacré à l'Islam en Belgique . Mr Stéphane Renard avait toujours d'excellents éditoriaux assez
empreints d'humanité.
Bonjour
j'enquête sur le net sur se faljaoui après avoir été trop agacé pas son ton pompeux, ses chroniques ridicule sur la rtbf.
Je vois que je ne suis pas le seul a qui sa dérange.
c'est édifiant comme un patron de presse peut avoir une chronique a lui sur une radio de service publique a 17h30.
vous trouver pas qu'il y a un problème?
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