Oh, Madeleine, si tu savais ...
La nouvelle circule et fait de temps à autre surface dans les média : le préfet de l'Athénée Royal Madeleine Jacquemotte d'Ixelles fait l'objet d'une enquête judiciaire pour faux, usage de faux et détournement de fonds. La nouvelle a été brièvement évoquée dans le journal télévisé de la RTBF la semaine dernière, mais fort rapidement, au point qu'on pourrait se demander si elle ne dérange pas beaucoup de monde. D'autant que la semaine précédente, le même établissement faisait la une suite aux agresssions dont ont été victimes deux de ses enseignants.
Quelques informations sont parvenues aux oreilles de votre serviteur, qui permettent de dresser un portrait peu flatteur de ce fleuron de l'enseignement étatisé. Commençons par ce qui est de notoriété publique. Un avocat pénaliste de ma connaissance me confirmait l'autre jour qu'une forte proportion de sa clientèle de petits délinquants sont actuellement "scolarisés" dans cet établissement. Il est d'ailleurs de notoriété publique que le quartier (proche de la place Fernand Cocq) où est installée la principale implantation de l'athénée n'est pas agréable à fréquenter, et que les riverains se plaignent amèrement du climat d'insécurité qui y règne. Les propriétaires des immeubles riverains ont de plus en plus difficile à trouver des locataires, et les loyers, qui sont en augmentation partout à Bruxelles, baissent par contre dans le voisinage. Quant à la police, elle ne patrouille plus dans le quartier depuis que le préfet leur a fait remarquer qu'ils "provoquaient" les élèves. Provocation auxquelles lesdits élèves répondaient par des jets de bancs et de chaises par les fenêtres de leurs classes.
Et à ce propos, je m'en voudrais de ne pas vous faire part de cette anecdote. La police, qui effectuait une ronde dans le quartier suite à des plaintes de riverains excédés de retrouver des papiers de sandwiches (voire des restes de sandwiches) dans leurs boîtes aux lettres après la récréation de midi, a vu quelques bancs et chaises choir dans la rue. Ayant repéré la classe dont était issu le mobilier volant, ils s'introduisent dans l'école et se rendent dans la classe en question. Ou un professeur manifestement terrorisé explique aux policiers qu'il donnait cours et que personne n'a rien jeté par la fenêtre, vous devez vous tromper monsieur l'agent, oui, merci, bonne journée à vous aussi.
Comment, les élèves menaceraient leurs professeurs ? C'est apparemment monnaie courante. Ainsi, une jeune femme au demeurant fort séduisante, professeur dans l'établissement il y a quelque temps, entendait régulièrement à son passage dans les escaliers de voix issues d'autre étages lui susurrant "on va te tuer, madame !".
Mais ils n'en restent hélas pas au stade des menaces. Ainsi, il y a deux ans, une assistante sociale a soudain vu, en approchant de l'établissement, un véhicule conduit par un élève foncer sur elle. Ils ont été "gentils", elle s'est seulement fait rouler sur le pied. Deux mois de plâtre.
Le climat est planté. Dans la prochaine chronique, je vous parlerai des raisons pour lesquelles le préfet de l'établissement fait l'objet d'une enquête ...
4 Commentaires:
"Les propriétaires des immeubles riverains ont de plus en plus difficile à trouver des locataires".
"Avoir difficile", ça vous pose son bloggueur brusseleir ! ;-)
C'est pas facile
D'avoir facile
Quand on a bon ... ;-)))
J'ai habité un an dans le quartier il y a toirs ans d'ici, et je l'ai beaucoup fréquenté après (ma copine y habitait). Je n'ai jamais eu à me plaindre d'un climat d'insécurité. Sur le temps de midi, les élèves que j'ai vu m'ont plus semblé un peu "guignol" que méchant. Maintenant, c'est clair que ce que j'ai entendu sur cet école n'est pas vraiment réjouissant...
Un autre établissement de la capitale, il y a trois ans, a entamé son redressement. Petit à petit, les élèves ont été "disciplinés" et ceux qui ne voulaient pas comprendre que les règles avaient changé ont été renvoyés de l'établissement. 75% de ces élèves renvoyés ont atterri à Madeleine Jacquemotte.
Dans le même laps de temps, une "guerre ethnique" s'est déroulée parmi les élèves de l'établissement, avec l'arrivée de bandes organisées que la réputation de laissez-faire de l'école attirait. Les bandes d'origines africaines se sont fait "éjecter" par les bandes d'origine maghrébine. De même avec les bandes de jeunes d'origine turque. Actuellement, les "magrhrébins" occupent le haut du pavé.
J'imagine que ces divers éléments ont dû contribuer à la dégradation du climat dans le quartier. Mais il est clair aussi que ce sont principalement les professeurs qui ont eu à subir les désagréments. D'autant que les bandes en question sont plutôt actives dans le car-jaccking et le home-jacking et le trafic de stupéfiants, pas tellement le côté "terrorisons le voisinage et agressons les petites vieilles".
Enregistrer un commentaire
<< Retour à l'accueil