29.9.06

Vous reprendrez bien un petit Triangle Rouge ... (épisode 3)

Continuons notre plongée dans le monde nauséeux de la propagande antilibérale que mène le CAL sous le couvert de la "lutte contre l'extrême-droite".

La liberté pour quiconque de vivre en sécurité, quelles que soient ses origines, opinions politiques, convictions religieuses ou orientations sexuelles, constitue l’un des fondements de notre société. Pour lutter efficacement et durablement contre l’insécurité, il convient de lutter d’abord contre les facteurs qui accentuent cet état : précarité, pauvreté, avenir sans perspective faute d’une formation adéquate, carence d’emplois et de logements,…



Petite précision d'entrée de jeu : "quelles que soient ses opinions politiques" ne concerne pas, pour nos amis tchékistes, les vilains méchants d'extrême-droite.

Faudrait savoir : on a muselé l'extrême-droite grâce à la loi Moureaux. Regardez les tracts distribués par le Vlaams Belang et le Front National, vous n'y trouverez aucun propos raciste ou haineux. A moins que "lutter contre la laïcardisation" ne soit de la prose haineuse. Il faut dire aussi que c'est une attaque directe de la religion athée que le CAL tente de propager.

Ensuite, les mesures sécuritaires pénalisantes sont nécessaires dès lors que les gouvernements en place, soit par idéologie, soit par peur des syndicats et des associations professionnelles, refusent de mettre en place les mesures qui permettraient de restaurer la prospérité. Si la prévention est rendue de facto impossible par ceux qui nous gouvernent, il ne reste hélas plus que le choix entre la répression et le chaos.

L’extrême droite est favorable à la vente et à la possession libres d’armes, ainsi qu’à la constitution de milices privées : elle parvient à faire rimer « sécurité » avec « violence ».



Personnellement, je ne suis pas d'extrême-droite, car les idées de l'extrême-droite sont totalement incompatible avec les valeurs de l'anarchisme libéral. Pourtant, je soutiens la vente libre des armes, tout simplement en vertu du vieil adage américain : "when guns will be outlawed, only outlaws will have guns". Mais passons. Pour la constitution de milices privées, on ne peut historiquement pas donner tort au CAL : la SA et la SS furent d'une grande aide à Hitler pour accéder au pouvoir.

Ceci dit, ceux qui font rimer violence et sécurité sont actuellement, et malheureusement, du côté de la
milice publique qui n'hésite pas à arrêter, détenir et tabasser ceux qui n'ont pas l'heur de lui plaire.

Notre système de sécurité sociale permet à tout citoyen, quels que soient ses revenus, d’avoir accès à une série de services et/ou d’allocations, et ce à tous les moments de sa vie. Ce système est le produit des valeurs de solidarité sur lesquelles repose notre société.
L’extrême droite menace cette solidarité par sa volonté de limiter le nombre de services rendus par la sécurité sociale, d’instaurer une concurrence avec des opérateurs privés, d’expulser mutuelles et syndicats des organes de décision.



L'extrême-droite voudrait privatiser la sécurité sociale ? A ce compte-là, Tony Blair est un facho, lui qui tente de réformer le Béhémoth qu'est le National Health Service et d'introduire un peu de concurrence dans le but d'améliorer la qualité et la disponibilité des soins de santé au Royaume-Uni. Les intentions du CAL apparaissent de plus en plus clairement : tout ce qui est plus libéral que le Parti Socialiste doit pouvoir être étiqueté d'extrême-droite. Et quand bien même - je ne l'ai lu nulle part sur le site du FN - une telle proposition serait effectivement dans le programme de l'extrême-droite, cela en fait-il pour autant une proposition fasciste ? L'augmentation de l'offre de logements sociaux et une plus grand solidarité avec les seniors sont dans le programme officiel du FN pour les élections communales. Cela fait-il pour autant de ce cheval de bataille socialiste une idée d'extrême-droite ? Pourtant, en appliuant le raisonnement du CAL, il serait facile d'arriver à cette déduction.

Le droit de vote et la liberté de participer activement à la vie en société, au débat public et d’oeuvrer pour le bien commun, sont constitutifs de la notion de citoyenneté. Pour nous, cette liberté doit être accordée à tout citoyen désireux de s’impliquer activement au sein de la société dans laquelle il vit, quelles que soient ses origines.
L’extrême droite représente une menace pour cette liberté par sa volonté d’exclure les populations d’origine étrangère du champ de la citoyenneté. En outre, sa proposition d’instaurer le référendum comme ayant force de loi risque de s’appuyer sur une manipulation de l’opinion au profit de thèses non respectueuses des Droits de l’Homme.



On sombre dans le délire le plus surréaliste : le référendum est pour le CAL un outil de fascisation de la société. Grotesque, mais explicable. Vous trouverez en effet
en suivant ce lien un exemple de la façon dont les socialistes interprètent les référendums qui n'ont pas de pouvoir contraignant. Voilà pourquoi ils souhaitent étiqueter toute proposition visant à donner force au référendum comme d'extrême-droite. Encore une fois, une question revient, lancinante : pourquoi les socialistes, qui disent vouloir lutter contre l'extrême-droite, s'ingénient-ils sans cesse à lui fournir, par leur manque de respect de la démocratier et des citoyens, de nouvelles idées pour leur programme ? Avant de clore ce paragraphe, je voulais également rappeler à nos amis du CAL que la Suisse fonctionne au référendum depuis des siècles. Que je sache, la confédération helvétique n'est pourtant jamais devenue une dictature fasciste.

Le travail procure une identité sociale et les revenus qu’il génère constituent un important facteur d’émancipation individuelle. Chaque individu doit avoir la possibilité d’accéder à un emploi décent qui lui permette d’améliorer ses propres conditions de vie.
L’extrême droite n’est pas très explicite sur ce thème. Sur le fond idéologique, elle ne considère pas le travail comme un facteur émancipateur vers un meilleur bien-être des travailleurs. L’extrême droite favorise une « rémunération basée sur les performances et le mérite individuels » diminuant ainsi la part « fixe » des revenus du travail. Elle accentue ainsi les inégalités. Quant aux individus ne bénéficiant pas d’un emploi …



Alors, pour commencer, j'aimerais bien qu'on m'explique dans quel univers professionnel les gens du CAL évoluent. La plupart des sociétés actives en Belgique favorisent déjà une rémunération basée sur la performance. Et les travailleurs en sont fort satisfaits. L'Etat fasciste serait-il arrivé au pouvoir "en stoemelinckx" ?

"Sur le fond idéologique", comme ils disent, l'extrême-droite très claire, mais ne promeut pas vraiment ce que le CAL prétend. J'en veux pour preuve ces extraits de "Mein Kampf" (j'ai rajouté les caratères gras)

L'Etat raciste n'est pas
chargé de maintenir une classe sociale en possession de l'influence prédominante qu'elle a exercée jusqu'alors ; sa tâche est d'aller chercher, parmi tous les membres de la communauté, les meilleures têtes, et de leur conférer les emplois et les dignités. Son rôle n'est pas seulement de donner, à l'école primaire, une certaine éducation à tous les enfants ; il a aussi le devoir d'aiguiller le talent sur la voie qui lui convient. Il doit surtout considérer cela comme sa tâche la plus haute, d'ouvrir les portes des établissements d'Etat d'instruction supérieure à tous les sujets bien doués, quelle que soit leur origine.(page 225)

[...]

C'est pourquoi l'Etat raciste doit partir- d'un tout autre principe pour apprécier l'idée de travail. Il lui faut, quand même id devrait consacrer des siècles à son oeuvre d'éducation, mettre fin à l'injustice qui consiste à mépriser le travail corporel. Il devra avoir pour
principe de juger l'individu non pas d'après son genre de travail, mais suivant la qualité de ce qu'il produit. (page 226)

[...]

Par essence, la valeur de tout travail est double : purement matérielle et idéale. La valeur matérielle dépend de l'importance, et de l'importance pratique, que peut avoir un travail pour la vie sociale. Plus grand est le nombre des citoyens auxquels le produit d'un travail quelconque sera, directement ou indirectement, utile, plus on devra attacher de prix à sa valeur matérielle. Cette appréciation trouve son
expression tangible dans le salaire matériel que l'individu reçoit pour son travail.

(page 226)



On est loin de la rémunération à la performance. J'aurais même plutôt tendance à voir dans ces extraits une philosophie qui se rapproche des idéaux de gauche. Ennuyeux pour le CAL, n'est-il pas ?

Le lecteur me pardonnera de ne pas encore conclure cette série de chroniques. Il me reste deux pages de la prose indigeste du CAL à analyser, et cette analyse me contraint en outre à mon plonger dans un ouvrage (Mein Kampf) dont le style est encore plus rebutant que les idées qu'il véhicule.
La suite, donc, au prochain épisode.




10 Commentaires:

Anonymous Anonyme a écrit...

Félicitations, Constantin, pour cette excellente série d'articles.

29/9/06 08:53  
Anonymous Anonyme a écrit...

de Cobra

Magnifique série d'articles...
Mais hélas, mis à part quelques libéraux révoltés, qui va contrer le CAL dans son argumentaire collectiviste ???
Qui va s'élever contre cette corruption perpétuelle de la langue qui conduit à la pensée unique ????

Une certaine lassitude m'envahit ...
A quand un vrai parti libéral et non plus un ersatz ???

29/9/06 09:49  
Anonymous Anonyme a écrit...

Je m'interroge également au sujet de cette assimilation du libéralisme et de l'extrême-droite. Est-il réellement possible qu'ils ignorent à ce point ce qu'est le libéralisme, et ce que veut l'extrême droite?

Je ne le crois pas, et je ne crois pas davantage que la manoeuvre soit innocente.

Déjà plusieurs fois, j'ai été frappé par les commentaires de divers gens de gauche, qui chechent à créer une distinction entre une "droite légitime" et une qui ne le serait pas. Mais ils s'abstiennent en général de définir ce que pourrait être cette droite légitime.

La marge de manoeuvre est donc laissée à leur discrétion. Et ils s'arrogent le droit de décider qui peut les concurrencer.

Cobra est las. Moi, je suis inquiet.

Je le suis d'autant plus que si cette manoeuvre trouve un écho dans le public, libéraux et extrémistes de droite étant mis au ban de la société, ils risquent d'être obligés de s'entendre.
Si pas pour arriver au pouvoir, au moins pour survivre.

Et je ne sais pas trop ce que donnerait une telle union...

29/9/06 16:56  
Anonymous Anonyme a écrit...

@ Paul:

"si cette manoeuvre trouve un écho dans le public, libéraux et extrémistes de droite étant mis au ban de la société, ils risquent d'être obligés de s'entendre."

J'ignore ce que vous entendez par "s'entendre", mais ce qui est sûr, c'est que jamais les libéraux ne s'allieront à la perfide "extrême-droite".
Au pire, l'extrême-droite se raccrochera au principe libéral de "liberté d'expression".

29/9/06 18:40  
Blogger Constantin a écrit...

Les valeurs du libéralisme sont l'exact opposé de ce que sont les valeurs d'extrême-droite, un rapprochement est donc impossible, même s'il s'agit de "survie". D'ailleurs, tant qu'à faire, j'aimerais autant que l'extr^me-droite ne survive pas. Pas plus que le socialisme et son idéologie mortifère. Mais bon ...

Il est clair cependant que cette maladroite tentative d'assimilation du libéralisme à l'extrême-droite est extrêmement inquiétante. Et nullement fortuite.

30/9/06 00:51  
Anonymous Anonyme a écrit...

Tel est bien mon propos. Il ne s'agit pas de souhaiter une telle alliance, mais de constater que les manoeuvres de la gauche repoussent et assimilent insidieusement les libéraux et l'extrême droite.

Je ne sais pas si une coalition entre les deux est possible ou non. Après tout, on a déjà vu des coalitions très étranges en politique, et on sait que des ennemis - et je conviens que l'extrême droite est ennemie du libéralisme comme l'est la gauche - peuvent parfois devenir alliés objectifs, simplement en se battant contre un adversaire commun.

Et je suis d'accord de dire que cela serait grave. Et là aussi je me demande si des gens comme ceux du CAL se rendent bien compte de ce qu'ils font.

30/9/06 14:48  
Blogger Constantin a écrit...

Je pense qu'ils se rendent très bien compte de ce qu'ils font, mais qu'ils ne réalisent pas les conséquences de leur geste. N'oubliez pas que pour eux, l'objectif c'est l'éradication de tout ce qui ne souscrit pas à leurs dogmes collectivistes.

30/9/06 16:07  
Anonymous Anonyme a écrit...

Je me permets de réagir à cet article avec un point de vue particulier, celui d'un ancien employé du CAL (eh oui, comme les curés, j'ai mangé grâce à votre argent).

Je retrouve dans vos arguments une bonne part de ceux qui m'ont poussé à quitter cette institution dont je n'ai jamais vraiment compris à quoi elle sert.

Il faut savoir que le CAL reçoit une masse très importante (comptez en millions) de subsides au nom d'une soit-disant égalité de traitement entre les églises et la "communauté laïque", ce qui, au final, en fait une église de plus.

Là se trouve toute la limite du CAL qui n'est jamais qu'une association d'athées et de franc-maçons qui se retrouve aujourd'hui à devoir justifier par l'action son existence et l'argent qu'elle reçoit.

A partir de là, c'est la dérive complète car les membres se sentent investis d'une "mission civilisatrice" qui s'éloigne de plus en plus de la simple défense de la laïcité et qui ne repose sur aucune légitimité démocratique.

L'institution développe dès lors un tas de projets, sans aucune cohérence et souvent avec médiocrité, qui ne sont que le reflet des idéologies de ceux qui les mènent.

Vous vous en douterez, qui dit "laïque" dit PS (beaucoup)et MR (un peu moins),et donc discours tarte à la crème sur le vivre ensemble, la solidarité, la tolérance,... comme ceux que vous denoncez

2/10/06 12:32  
Anonymous Anonyme a écrit...

Je me disais aussi que je ne trouvais pas beaucoup de "laïcité" là-dedans.

2/10/06 12:43  
Blogger Constantin a écrit...

Merci de votre intéressant commentaire, chez anonyme. Je ne sais pas si je dois me sentir réconforté qu'un "insider" partage mon analyse ou au contraire encore plus inquiet.

3/10/06 01:50  

Enregistrer un commentaire

<< Retour à l'accueil