27.10.06

Insécurité juridique

Une des caractéristiques les plus marquantes, mais les plus ignorées, de nos social-démocraties agonisantes est l'insécurité juridique croissante dans laquelle vivent individus et entreprises. Si ceux qui nous gouvernent semblent en apparence attachés au respect de l'article trois de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, force est de constater que les faits peignent une autre image de leur action. Lois arbitraires, décrets discrétionnaires, tout l'arsenal de l'oppression se met doucement en place, à l'ombre de médias complaisants.

Bien sûr, il n'est pas encore tout à fait question de privations de liberté arbitraires, ou en tout cas pas en Belgique, bien que la loi permette actuellement aux forces de police de détenir quelqu'un pendant 24 heures sans même lui autoriser un seul contact avec l'extérieur. Ce domaine est actuellement principalement réservé aux prétendus défenseurs de la démocratie que sont les USA aux mains des néo-conservateurs. Non, ce dont je vous parle, ce sont ces petits morceaux de législation qui rendent les décisions quotidiennes ou de plus long terme de plus en plus hasardeuses et inquiétantes pour le citoyen ordinaire.

Que dire par exemple de la dernière mouture du budget fédéral, lequel ouvre la possibilité d'un contrôle des loyers et, plus grave, en laisse la responsabilité aux trois Régions. Que doit en penser le petit propriétaire qui a hérité d'un immeuble appartenant à sa grand-mère et qui souhaite le mettre en location ? Déjà, la réduction à deux mois de la garantie locative le rendra sans nul doute beaucoup plus chatouilleux dans le choix de ses éventuels locataires. Se voir imposer un plafonnement des loyers ne risque-t-il pas carrément de l'acculer à la vente ? Car qui oserait mettre son bien en location sans même savoir s'il rentrera dans ses frais ? Pas question cependant d'attendre tranquillement dans l'espoir que la situation se tasse, car la législation ne lui permet déjà plus de garder son immeuble inoccupé sans risquer qu'il ne soit saisi par les autorités régionales. Oh, bien sûr, la saisie n'est pas certaine. Mais la possibilité qu'elle soit effectuée augmente encore l'incertitude dans laquelle notre petit propriétaire doit prendre ses décisions.

Quant aux entreprises, leur inquiétude est encore plus grande. Plus possible d'accorder une voiture de société à un de ses employés sans s'inquiéter de la sauce fiscale et parafiscale à laquelle la société sera mangée. Les conditions de déductibilité et d'imposition de ces dépenses changent à chaque nouveau budget.

Que dire des revirements sempiternels dans le dossier des écotaxes ? Un coup je taxe, un coup je ne taxe plus, un coup je retaxe. La dernière décision en date marque la fin de l'écotaxe en tant qu'outil destiné à promouvoir un comportement environnementalement responsable, car Monsieur Reynders a clairement fait comprendre que le seul objectif est à présent de remplir les coffres de l'Etat.

Que penser des projets d'établissement d'un "cadastre des fortunes" en Belgique ? Les revirements auxquels nos édiles nous ont hélas habitués rendent leurs promesses et dénégations quant à la possibilité d'un impôt sur la fortune particulièrement peu crédibles.

Quel idée doit-on se faire des dernières idées émanant de la ministre de la justice, du renforcement des écoutes téléphoniques et des possibilités légales d'espionnage et de fichage des citoyens par l'Etat. Que les logiciels d'encryption d'emails soient interdits dès que les clés de cryptage dépassent une certaine longueur en dit long sur les velléités d'ingérence de ceux qui nous gouvernent dans notre vie privée.

Que penser de la vague actuelle d'autorisations de casinos et d'espaces de jeux d'argent, alors que simultanément les sociétés de paris en ligne - qui ont le grand tort de ne pas payer de coûteuses "concessions" aux gouvernements en place, sont pourchassées en justice ? Le prétexte de "protéger le citoyen contre l'enfer du jeu" ne dupe plus que les ignorants et les crédules, tant la débauche de publicité et de nouveaux produits lancées par les monopoles nationaux l'ont exposé pour ce qu'il est : un cache-sexe pour un monopole dont les recettes juteuses financent l'Etat.

La liste est encore longue de ces petites mesures passées dans la quasi-indifférence générale et dont chacune contribue à l'érosion progressive des libertés individuelles, qu'il s'agisse de liberté d'opinion ou de liberté d'entreprendre. Pas à pas, la social-démocratie cède la place à une dictature au caractère plus en plus orwellien.

La liberté, c'est l'esclavage.




24.10.06

Rigueur budgétaire ?

A la recherche de données sur la part de l'Etat dans l'économie belge, je me suis récemment aventuré sur le site du SPF Budget consacré au budget fédéral. Le moins qu'on puisse dire est que la réputation de rigueur et de souci du détail dont jouissent les Flamands, et dont ils aiment à se prévaloir, sort quelque peu écornée de l'aventure.

En effet, les tableaux de données présentés, en tout cas leur version française, laissent grandement à désirer.

Pour commencer, il est quand même relativement ennuyeux de savoir que les fonctionnaires qui dépendent de Freya-la-menace maîtrisent fort mal les règles du genre en Français, ou, pire encore, qu'ils sous-traitent la traduction de leurs tableaux et textes à des traducteurs grossièrement incompétents. En effet, tous les tableaux mentionnent comme source : "Institut des Comptes Nationales".

Ensuite, si vous regardez le dernier tableau de cette page, vous constaterez que le total des dépenses primaires n'a rien à voir avec les deux postes qui le constituent. Si les additions sont aussi bien faites au SPF Budget, je sens que nous sommes loin d'avoir épuisé notre compte de mauvaises surprises budgétaires.

Enfin, le dernier tableau de cette page présente des totaux cohérents, mais comporte un magnifique "Primaire uitgaven" non traduit qui est du plus bel effet.

Le site du Budget Fédéral est censé être une vitrine du gouvernement belge. A constater la déplorable absence de rigueur dans la gestion d'un simple site web, je frémis d'imaginer les centaines de "petites" erreurs que ladite absence de rigueur doit entraîner dans la confection du budget de l'Etat et dans le contrôle de son exécution. Voici une preuve de plus de la grossière inefficacité des services publics dans la gestion des fonds extorqués aux "contribuables".




20.10.06

Un peu d'analyse économique

L’inculture des politiciens en matière d’économie ne laisse pas de me sidérer. Certes, ils sont l’exact reflet de la population qui, à l’analyse rigoureuse des faits, préfère les déclarations matamoresques dont je soupçonne les auteurs d’être eux-mêmes dupes, mais il n’empêche. Pour chagrinante que soit cette lacune chez le citoyen lambda, elle cause moins de dégâts que chez le politicien.

Dans un pays comme le nôtre, ou gauche comme droite ont succombé depuis longtemps à l’illusion constructiviste, cette tare peut avoir des conséquences extrêmement dommageables. En effet, lorsque la « pensée magique » se conjugue à l’absence d’analyse rationnelle de la situation, les pires catastrophes sont en préparation. Témoin la dernière mouture du budget fédéral pour l’année 2007. Laurette et ses acolytes ont enfin réussi à vaincre les résistances – molles, il est vrai – des soi-disant libéraux du gouvernement et à faire adopter des mesures qui résulteront directement dans une aggravation de la pénurie de logements.

Si les politiciens, au lieu de raisonner en termes d’effets d’annonce et de « wishful thinking », se mettaient ne fût-ce que quelques secondes à la place des cibles de leurs mesures, nul doute que les conséquences de leur décision de réduire de force le montant maximum de la garantie locative à deux mois de loyer leur apparaîtraient plus clairement. Mettons-nous un instant dans la peau du propriétaire qui cherche à mettre son bien en location. La garantie locative a pour lui une grande utilité. Tout d’abord, elle lui permet de s’assurer que son locataire a suffisamment de stabilité financière, puisque ce dernier est capable de sortir de sa poche quatre mois de loyer en une fois. Ensuite, la garantie lui offre une « assurance » en cas de non-paiement. Les procédures judiciaires de recouvrement de loyers, auxquelles Laurette, dans sa « magnanimité », rappelle que le propriétaire peut recourir, sont longues et coûteuses. Pour beaucoup de bailleurs, qui mettent en location un bien familial, ce genre de retard peut avoir des conséquences financières graves.

Tout à leur idéologie mortifère, les « progressistes » semblent oublier que la majorité des logements en location sont détenus par des petits propriétaires, pas par de gros méchants groupes de capitalistes assoiffés d’argent et de pouvoir. La réduction de la garantie locative à deux mois de loyer en fera sans nul doute réfléchir plus d’un. L’effet prévisible à moyen terme est une réduction de l’offre de logements privés.

Reste à savoir, bien sûr, si ce n’est pas là précisément l’objectif d’un agenda caché socialiste. Organiser la pénurie de logement (un peu comme Staline organisait des famines, mais en moins criminel), c’est permettre aux socialistes, d’ici quelques mois, de constater « l’inefficacité des marchés » et de placer le marché locatif sous tutelle étatique, et donc, à terme, d’augmenter simultanément la popularité du parti et les possibilités de s’attacher une clientèle plus importante dont les votes captifs assureront la réélection des membres de leur petite coterie spoliatrice.
Et le locataire dans tout ça ? C’est le dernier des soucis du législateur.




16.10.06

To protect and to serve (part III)

A l’époque du passage à tabac d’un de mes élèves, arrêté en rue pour une peccadille et violenté au commissariat, j’étais persuadé que rien ne saurait plus me remplir d’indignation que ce genre d’abus de pouvoir. Mais je me trompais. Ce qui m’a réellement écoeuré, c’est d’apprendre, en mai dernier, que l’affaire avait été classée sans suite.

« Protections » au sein du système ? Juges peu enclins à punir des policiers ? Pas le moins du monde. Ce qui a fait capoter le dossier, c’est qu’aucun des témoins directs de la scène n’a jugé bon de répondre aux convocations de l’officier de police judiciaire du comité P chargé par le juge de recueillir les dépositions. Ce brave homme avait pourtant tout fait pour faciliter les choses aux témoins, prévoyant par exemple d’inclure dans la période possible pour les auditions une semaine de congés scolaires. C’était au demeurant un homme charmant, courtois et compétent.

Le dossier avait pourtant de grandes chances d’aboutir. Les policiers indélicats avaient en effet menti dans leur déposition sur les circonstances exactes de l’interpellation. Or, cinq élèves et trois professeurs furent témoins directs de la scène, et leur version infirmait celles des deux pandores. En l’absence de déposition devant l’officier désigné par le juge, ce dernier a jugé qu’il ne disposait pas de suffisamment d’éléments.

Voilà comment on renforce le sentiment d’impunité éprouvé par les policiers racistes et violents. Pourquoi ces derniers cesseraient-ils de « casser du bougnoule » si leurs victimes renoncent à faire respecter leurs droits ? En ne donnant pas suite aux convocations du comité P, les témoins de la scène se sont faits les complices objectifs, non seulement des violences auxquelles ils ont assisté, mais surtout des actes que les policiers incriminés commettront à l’avenir.

Ce genre d’événement me remplit de découragement. Car si les individus n’ont même pas le courage de faire valoir le peu de droits que les Etats leur reconnaissent encore, comment espérer qu’ils en viennent un jour à lutter pour ceux dont les Etats les ont spoliés ?Quand nos « démocraties » auront achevé leur lente glissade vers la dictature, j’aurai du moins l’amère satisfaction de l’avoir prévu.





12.10.06

Petite Marie, on parle de toi ...

... mais hélas on en parle mal. Car les journalistes qui ont la fâcheuse habitude de servir la soupe au PS ne sont hélas pas au courant - ou choisissent de ne pas l'être - des conséquences des multiples bourdes que son cabinet fait subir aux enseignants et aux élèves de la Communauté Française.

En avril dernier, déjà, un jeu de chaises musicales orchestré afin de placer un ou deux petits copains faisait changer dix-huit proviseurs d'établissement au moment où leur connaissance du dossier des étudiants dont ils avaient la charge était la plus utile. Ce n'est que devant la détermination des enseignants des écoles concernées - lâchés qui plus est par leurs syndicats qui tentaient eux-mêmes de profiter des miettes laissées par le cabinet pour placer leurs propres pions - que le cabinet Arena acceptait de postposer la décision au 30 juin. Les délibérations de fin d'année étaient sauves.

On aurait pu croire le ministère, échaudé par cette affaire allait s'arrêter là, d'autant que madame Arena, dans ses campagnes de marketing à la RTBF, a toujours soin de mettre en avant sa volonté "de maintenir la continuité des équipes pédagogiques". Il n'en est rien.

Depuis quelques jours, plusieurs professeurs de sciences à Bruxelles ont reçu la fort désagréable nouvelle qu'une part importante, voire l'entièreté de leur horaire allait leur être enlevée pour être attribuée à d'autres professeurs surgis de nulle part. "Surgis de nulle part". La formule est heureuse, mais il ne fait aucun doute qu'il aurait mieux valu que ce fût le cas. En effet, les professeurs "remplaçants", bien loin d'être inconnus, sont quelques brebis noires de l'enseignement, refusées par les directions des écoles dans lesquelles ils ont officié l'andernier. Il m'est parvenu que l'un deux, islamiste convaincu, refuse d'enseigner plusieurs parties du programme de biologie (en l'occurence, les théories évolutionistes ainsi que la reproduction humaine) qu'il est censé respecter, et remplace ces parties par des prêches religieux. Un autre baragouine tellement mal le français que la direction de son précédent établissement a dû en catastrophe reformuler toutes ses questions d'examens afin que les élèves puissent comprendre ce qu'on leur demandait. Tous trois ont fait l'objet d'un rapport défavorable à l'administration.

Ils viennent à présent détrôner trois enseignants valables et compétents, estimés par leurs collègues, leur direction et les parents de leurs élèves, au prétexte qu'ils ont plus d'ancienneté qu'eux. Ancienneté qui ne s'est matérialisée qu'hier, car les noms et pedigrees des trois lascars étaient curieusement absents des listes d'enseignants communiquées aux directions en début d'année scolaire. Certains responsables du cabinet Arena se montrent particulièrement embarassés et laissent entendre à demi-mot que tout n'est pas net dans l'histoire.

L'image que madame Arena tente de donner de sa gestion de l'enseignement n'a hélas rien à voir avec la réalité. Mauvaise gestion et népotisme sont les deux mamelles de la politique menée par son cabinet, et la "continuité des équipes pédagogiques" dont elle fait son cheval de bataille n'est qu'un mot creux qui s'efface devant les intérêts des potentats dont elle couvre les actes. Jusque quand les enfants seront-ils encore les victimes innocentes de leurs pratiques ?




4.10.06

Ce bon vieil Adam ...


Rien à faire, on ne m'ôtera pas de l'idée qu'Adam Smith, que certains de mes coreligionnaires libertariens tiennent en assez piètre estime est loin de n'avoir dit que des bêtises.

Bien sûr, Smith raisonne dans un contexte qui est celui de son époque, et ne prend pas en compte l'entièreté de l'apport d'économistes comme Cantillon et Turgot, qui lui étaient pourtant familiers, mais soit. Personnellement, je pourrais m'accomoder d'un gouvernement comme Adam Smith l'appelle de ses voeux beaucoup mieux que de pas mal de gouvernements de mon époque. N'est-pas Smith qui a un jour écrit :

"Il ne fait pas doute qu'un impôt exorbitant, équivalant par exemple, en temps de paix comme en temps de guerre, à la moitié ou même au cinquième de la richesse de la nation, justifierait, comme tout abus caractérisé de pouvoir, la résistance du peuple."


Nul doute qu'il ne serait horrifié à l'idée de ce que les Etats volent à leur population sans même que cette dernière ne songe seulement à ses révolter. Aux dernières nouvelles, les recettes fiscales belges, en pourcentage du Produit Intérieur Brut, atteignent presque les 50% ! Vous rendez-vous compte ? La moitié des richesses produites chaque année sont confisquées par l'Etat. Smith en aurait sûrement avalé son thé de travers.

D'ailleurs, à la vue des béhémoths hypertrophiés que sont devenus les social-démocraties occidentales, ce brave homme aurait des sueurs froides. Dans le Cinquième Livre de la Richesse des Nations, il détaillait ainsi le rôle de l'Etat :

Le premier des devoirs du souverain, celui de protéger la société contre la violence et l’invasion d’autres sociétés indépendantes, ne peut se remplir qu’à l’aide d’une force militaire ; mais dans les différents états de la société, dans ses différentes périodes d’avancement, la dépense à faire tant pour préparer cette force militaire, en temps de paix, que pour l’employer, en temps de guerre, se trouve être très-différente.
[…]
Le second devoir du souverain, celui de protéger, autant qu’il est possible, chacun des membres de la société contre l’injustice ou l’oppression de tout autre membre de cette société, c’est-à-dire le devoir d’établir une administration de la justice, exige aussi des dépenses qui, dans les différentes périodes de la société, s’élèvent à des degrés fort différents.
[…]
Le troisième et dernier des devoirs du souverain ou de la république est celui d’élever et d’entretenir ces ouvrages et ces établissements publics dont une grande société retire d’immenses avantages, mais qui sont néanmoins de nature à ne pouvoir être entrepris ou entretenus par un ou par quelques particuliers, attendu que, pour ceux-ci, le profit ne saurait jamais leur en rembourser la dépense. Ce devoir exige aussi, pour le remplir, des dépenses dont l’étendue varie selon les divers degrés d’avancement de la société.
[…]
Mais quoique dans aucune société civilisée les gens du peuple ne puissent jamais être aussi bien élevés que les gens nés dans l’aisance, cependant les parties les plus essentielles de l’éducation, lire, écrire et compter, sont des connaissances qu’on peut acquérir à un âge si jeune, que même ceux qui sont destinés aux métiers les plus bas ont le temps de prendre ces connaissances avant de commencer à se mettre à leurs travaux. Moyennant une très-petite dépense, l’Etat peut faciliter, peut encourager l’acquisition des ces parties essentielles de l’éducation parmi la masse du peuple, et même lui imposer, en quelque sorte, l’obligation de les acquérir.
[…]


Par ailleurs, Smith avait une conception très hardie du financement par la collectivité. La lecture du premier chapitre du Livre V (dont est extrait le passage déjà cité) nous apprend ainsi qu'il semblait très préoccupé de l'équité de son sytème, et en particulier d'éviter de faire financer par tous ce qui ne profiterait qu'à quelques-uns. Voici par exemple ce que Smith disait des routes :

"La dépense d’entretenir des routes sûres et commodes et de faciliter les communications est sans doute profitable à toute la société, et par conséquent on peut sans injustice la faire payer par une contribution générale. Cependant, cette dépense profite plus immédiatement à ceux qui voyagent ou qui transportent des marchandises d’un endroit dans un autre, et à ceux qui consomment ces marchandises. Les droits de barrière, sur les grands chemins en Angleterre, et ceux appelés péages dans d’autres pays, mettent cette dépense en totalité sur ces deux différentes sortes de personnes, et par là dégrèvent le revenu général de la société d’un fardeau considérable. "


En cette ère de social-démocratie où chaque groupement d'intérêt essaie de soutirer un maximum de la manne étatique afin de vivre plus confortablement aux dépens de la société toute entière, il est réconfortant de lire une telle prose. Avant même de découvrir Bastiat ou Hayek, si nos édiles pouvaient par hasard tomber sur un exemplaire de la Richesse des Nations, le parcourir entièrement et le comprendre, nous aurions déjà fait un grand pas sur le chemin de la liberté retrouvée.