28.8.03

Inspecteur Labavure

Le Soir en Ligne publiait aujourd'hui une information qui prêterait à rire si la vie d'une jeune femme n'avait pas été perturbée : les policiers belges et l'Office des Etrangers ont arrêté, détenu pendant trois jours dans un de nos fameux "centres fermés" et délivré un ordre de quitter le territoire ... à une citoyenne belge.


Les articles publiés sur le site du Soir disparaissant du site dès le lendemain de leur parution, je vous résume la situation.*

Bien sûr, la demoiselle était un petit peu trop bronzée (elle est d'origine congolaise) pour avoir l'air honnête aux yeux des pandores qui l'ont contrôlée à la gare du Midi. Je suppose qu'on avait dû oublier de leur expliquer dans leurs séances de formation qu'il était possible d'être belge sans afficher la blondeur de notre bonne princesse Mathilde. Soupçonneux, ils ont évidemment affirmé que la carte d'identité belge qu'elle leur a présenté était un faux. Ainsi d'ailleurs sans doute que son passeport, sa carte de mutuelle, sa carte de banque et j'en passe. Contactée par la police à l'insistance de la jeune femme, la mère de l'infortunée, réfugiée politique naturalisée belge, confirme l'identité de sa fille et sa nationalité. Rien n'y fait. Une nuit au poste, puis délivrance d'un ordre de quitter le territoire par l'Office des Etrangers qui n'a apparemment pas pris la peine de vérifier les dires de la police. Direction un centre fermé à Bruges, dont seule l'intervention d'un avocat et de son médecin traitant parviennent à la tirer. La police, qui l'avait "cueillie" gare du Midi, la dépose sans explication ni excuse à la gare de Bruges. Contacté par les services du Soir, l'Office des Etrangers a reconnu qu'il y avait eu erreur.

Ah, j'oubliais le plus grotesque : d'après le Soir, l'ordre de quitter le territoire stipulait que la jeune femme, "de nationalité belge", ne disposait pas de visa pour la Belgique sur son passeport. Je ne sais pas pourquoi, cela me fait irrésistiblement penser à un sketch des Snuls.



Ce genre de mésaventure, en plus bénin ou en plus grave, est le lot quotidien de la population. Dysfonctionnements, racisme, insécurité, enquêtes bâclées, violences policières, zones de non-droit à Bruxelles et à Liège, policiers corrompus ou incompétents, les faits s'accumulent sans que personne n'ose élever la voix pour dénoncer l'échec de la gestion de la sécurité par les pouvoirs publics. De toute façon, dans notre beau pays, la police a le monopole de l'usage de la violence et entend bien le faire respecter, même quand c'est un bourgmestre qui fait appel à une société de gardiennage pour offrir à ses concitoyens une protection que sa police est incapable de fournir. Société qui, bien qu'elle ait répondu à l'appel d'un pouvoir communal, devra encourir seule les poursuites engagées par le Ministère de l'Intérieur.


Car il existe un tabou dans nos soi-disant Etats de droit : surtout, ne parlez pas de privatisation de la sécurité. Interdisons les milices privées et le port d'armes, et laissons les citoyens dans l'insécurité. Vous n'imaginez pas les dérives qu'une telle privatisation entraînerait ! Là, franchement, on ne peut pas donner tout à fait tort aux défenseurs du tout-à-l'Etat : difficile d'imaginer une bavure que nos créatifs services publics de sécurité n'aient pas encore commise.




* je tiens à la disposition des lecteurs qui en feraient la demande une copie de l'article en question.


La relève est assurée !


Notre ami LeP nous apprend sur son blog le décès inopiné de Pierre Poujade, une personnalité fort controversée à laquelle l'Empire de Constantin avait consacré trois chroniques (ici, ici et ici). Paix à son âme.


Inutile de s'attarder sur sa vie, puisque je l'ai déjà amplement fait dans les chroniques susmentionnées. Par contre, si je prends la définition communément donné par la gauche au terme poujadiste et que je passe en revue le paysage politique francophone, il me semble qu'il existe déjà un candidat à la succession.

Si je me rappelle bien un poujadiste, selon nos amis collectivistes, c'est un personnage assez repoussant : corporatiste, farouchement opposé aux Etats-Unis et à la mondialisation et plutôt nazi sur les bords. Voyons voir .... ah, ça y est, j'y suis, c'est José Bové, bien sûr !


Entrons dans les détails si vous le voulez bien. Pour le corporatisme, il ne craint personne, c'est évident : syndicaliste paysan, il s'oppose farouchement à toute réforme de la Politique Agricole Commune (laquelle, rappelons-le, absorbe chaque année 50% du budget de l'Union Européenne à l'unique bénéfice de 3% de la population de l'Union), ou alors seulement pour mieux subsidier les paysans et veut protéger "le terroir". Il n'y a qu'à lire ce lien pour s'en convaincre. Et d'un.

Isolationniste et protectionniste, c'est certain. Ses prises de positions contre l'OMC, accusé de tous les maux, et surtout contre les vilains méchants yankees ultralibéraux ne sont plus un secret pour personne. La cible favorite de Bové est la chaîne Mc Donald's, Poujade quant à lui conspuait les supermarchés Leclerc (il accusait d'ailleurs Leclerc d'être un suppôt des américains et de vouloir importer leur modèle économique).

Reste le terme "Nazi". Voyons, voyons. Ah, ça y est, j'ai trouvé ! Les disciples de Bové ont saccagé un champ expérimental d'OGM destinés à produire une nouvelle molécule dont l'utilisation devrait sensiblement soulager les souffrances des victimes de la mucoviscidose. A l'instar d'Hitler, Bové envoie ses sbires s'occuper du sort des handicapés, et le peuple détourne les yeux, quand il n'applaudit pas bêtement.

Au temps des Capétiens, la mort du roi et le couronnement de son successeur étaient entérinés dans la formule rituelle "Le roi est mort. Vive le Roi !". Je conclurai cette chronique en réactualisant l'expression :


Poujade est mort. Vive Bové !




26.8.03

Les mythes ont la vie dure !

Savamment monté en exergue par les média français ou francolâtres avides de montrer au monde l'irrespect des Yankees pour la culture et leur mauvaise volonté à protéger les reliques de la riche histoire du Moyen-Orient, le prétendu pillage du musée de Bagdad a fait les choux gras des journaleux.


Et comme toujours, ainsi va le monde, la vérité sur le prétendu pillage est, elle, passée totalement inaperçue. L'ami Ase a relayé l'information sur son blog, j'en ferai donc autant. Encore un prétendu scandale qui retombe commeun mauvais soufflé. Quel dommage que les journaleux ne soient pas aussi prompts à battre leur coulpe qu'à accuser les Etats-Unis.


C'est la cyberlutte finale !

[parenthère sérieuse ON]

Nouveau bond dans les statistiques de fréquentation de ce petit coin d'internet, avec 53 visiteurs dans la journée d'hier. Tout réjoui mais perplexe, j'ai recherché les causes de cette augmentation soudaine et inattendue. Le coup de pouce vient du blog Merde in France, qui publie une liste non exhaustive des blogs et sites web libéraux et libertariens francophones. Allez y jeter un oeil, ils valent le détour. Quand j'arriverai à vaincre mes détestables habitudes de procrastination, je mettrai un peu d'ordre la section "liens" et j'en profiterai pour l'étoffer quelque peu.


Il m'arrive de plus en plus fréquemment d'avoir des contacts cyberépistolaires avec d'autres bloggers hors du petit noyau d'irréductibles du Portail Libéral de l'estimé Catallaxia et de parcourir longuement et attentivement leurs écrits, surtout depuis que je me suis retiré des débats du forum de libéraux.org décidément trop infesté à mon goût de collectivistes rabiques depuis quelques semaines. La lecture, tant des chroniques des bloggers que des e-mails que nous échangeons me remplit de sentiments ambivalents. D'une part, je me réjouis du foisonnement de chroniqueurs libéraux, voire libertariens, ainsi que de la remarquable tenue intellectuelle de la plupart d'entre eux, qui pratiquent intensivement ce que Blogorrhée appelle le ramonage. D'autre part, cette myriade de blogs n'est pas apparue par hasard sur le net. Nombreux sont les bloggers qui notent l'omniprésence de la pensée collectiviste dans les média traditionnels (presse écrite, radio, télévision). C'est donc en quelque sorte "en désespoir de cause" que la pensée libre s'est réfugiée sur le Net, ce qui, vous en conviendrez, rend la chose nettement moins réjouissante. De plus, même sur le Net, les blogs libéraux et libertariens dérangent, témoin la dernière mésaventure de la pauvre Emmanuelle, bloggeuse française expatriée à LA et qui se voit exclue des liens du blog Navire.net pour avoir osé recommander à ses lecteurs de visiter Blogorrhée. La plupart des bloggers issus de libéraux.org ont quant à eux subi dans la courant du mois de juin la censure de l'annuaire français Annublog. Sans parler de l'affaire Indymédia dont je parlais ici même il y a peu.

Bah, par la morbleu, cela ne nous découragera pas, et nous continuerons fièrement à propager nos idées. Bloggons, bloggons, il en restera toujours quelque chose.

[parenthèse sérieuse OFF]


Mise à jour : Claire, alias la FéeC, me signale qu'elle a également écrit une chronique sur la censure bien-pensante sur le site de la Page Libérale.

Deuxième mise à jour (décidément !) : Merde in France me rappelle à l'ordre et me demande de mentionner un lien vers ce que j'appelle l'affaire IndyMédia. Je l'ai rajouté dans le texte.
Entre parenthèses, voilà encore une chose que j'apprécie chez les bloggers de notre tendance : un profond souci de sérieux qui nous pousse à référencer toutes nos affirmations, voire à rappeler à l'ordre le coreligionnaire qui faillirait à ce devoir de probité intellectuelle.



22.8.03

Ministère des Dossiers

En parcourant les dernières statistiques de fréquentation de ce petit coin d'internet que vous aimez à visiter, je n'ai pu m'empêcher de noter avec amusement que certains d'entre vous se connectent depuis les endroits les plus saugrenus de la planète, comme par exemple le ministère français des affaires sociales, du travail et de la Solidarité (avec un "s" majuscule à Solidarité, notez-le bien).

Peste, les serviteurs du Tyran viendraient donc s'encanailler sur un site brocardant à longueur de post les institutions étatiques ? Je ne peux que les encourager. Bienvenue, mes amis ! Puissent ces chroniques délétères vous insuffler un salutaire esprit d'insubordination et vous inciter à perpétrer des actes contre nature pendant les heures de bureau, à l'instar de mon ami Aristophane Triboulet, le fonctionnaire libertarien dont la faconde anarcho-capitaliste n'a d'égale que l'ardeur libertine.

Admettons-le, nos voisins de l'hexagone ne manquent certes pas de créativité : un ministère de la Solidarité, quelle idée de génie ! En un tournemain, voilà un vocable typique de la Novlangue érigé au rang d'institution. Aucun doute, Georges Orwell eut apprécié l'ironie. Intrigué, je me suis emparé de ma souris et suis allé visiter le site web de cette nouvelle tentacule du béhémoth étatique. Première constatation, la présentation de l'Institution ne mentionne nulle part une quelconque sous-direction de la Solidarité. Passé le titre ronflant du ministre, plus aucune mention n'est faite de ce terme, ce qui tend à corroborrer la première impression : à l'instar de "solidaire", "citoyen" ou "festif", "solidarité" n'a absolument aucune signification intrinsèque et sert donc probablement à renforcer l'impression de sérieux qui se dégage des discours de nos édiles ou des syndicalistes revanchards en mal de nouveaux "acquis sociaux", ces privilèges exorbitants acquis aux dépens du contribuable. Une version "troisième millénaire" des célèbres discours du maire de Champignac, en quelque sorte*.

La prose que l'on trouve dans les pages web de l'institution ne rougirait d'ailleurs pas de la comparaison avec celle du bouillant maïeur champignacien. Je vous en livre un court extrait :

Le Ministère des Affaires sociales, du Travail et de la Solidarité - secteur emploi - joue un rôle essentiel dans l'animation du dialogue social de notre pays. Elément clé de la modernisation des rapports sociaux, il élabore et veille à l'application de la législation du travail et encourage le développement de la négociation collective.

Jusque là, rien de bien sensationnel. Suit un grand moment de poésie bureaucratique :

Pour préparer la réforme de l'Etat, qui, à l'horizon 2006, orientera l'administration vers une action par objectifs et résultats, modifiera la présentation du budget et le dialogue avec le parlement, développera la gestion prévisionnelle des compétences et la qualité de service aux usagers, les services du secteur emploi ont mis en œuvre des expérimentations, en lien avec la DIRE et la Direction du budget.
Lancée avec les services de la région Centre en 2002, une contractualisation avec l'administration centrale sur les objectifs et les résultats, assortie de globalisation des moyens de fonctionnement et de rémunération s'est étendue à 7 autres régions en 2003, incluant certains crédits d'intervention.


Léger, digeste, compréhensible, voilà sans aucun doute un merveilleux exemple de prose citoyenne et solidaire.








* les incultes du Neuvième Art sont priés de se plonger illico dans les premiers albums des aventures de Spirou et Fantasio, à l'époque où le génial Franquin s'occupait encore de leur sort.

17.8.03

Les canicules emballent les climatologues (part II)



Suite à ma récente petite chronique sur les élucubrations climatiques d'un scientifique en mal de média, un gentil lecteur, par ailleurs auteur d'un excellent blog me fait part, par l'intermédiaire d'un lien, d'un événement qui devrait pour le moins faire réflechir notre Nostradamus du climat : des neiges inhabituelles à l'Ile de la Réunion. Il faut avouer qu'en matière de preuve du réchauffement de la planète, on a fait mieux. Enfin, il nous reste toujours la canicule en Europe, si du moins la pluie qui tombe ce matin sur nos régions voulait bien s'arrêter afin de permettre à nos Saint-Jean du climat de continuer à gloser en toute quiétude. Tiens, d'ailleurs, il faudrait que le protocole de Kyoto songe à mettre hors-la-loi les incendies de forêt : ces milliers d'hectares de bois qui brûlent en répandant dans l'atmosphère leurs gaz délétères contribuent certainement au réchauffement de la planète - enfin, je veux dire autrement que par la simple chaleur de l'incendie.


Revenons à notre mouton, ou plutôt à notre gentil lecteur, qui, à en croire sa prose, n'a rien d'un petit mouton collectiviste bêlant solidairement avec le troupeau citoyen. Il m'a fort obligeamment fourni quelques liens vers les déclarations du professeur Richard S. Linzen, qui enseigne la météorologie au M.I.T. (les ignares qui ne connaissent pas la signification de cet acronyme feront une recherche sur Google, je préfère les fustiger que les renseigner). Ce brave homme a été entendu plusieurs fois par le Comité de l'Environnement du Sénat américain pour les aider à faire le point sur la question du réchauffement de la planète. Le moins qu'on puisse dire est qu'il ne partage pas l'opinion des Nostradamus d'opérette qui tiennent le haut du pavé. Il relève par ailleurs que même l'International Panel on Climate Change n'a pas l'air de savoir dans quelle direction le vent souffle - un comble pour un climatologue - et prend énormément de précautions pour parler des changements climatiques induits par l'homme :

Our ability to quantify the human influence on global climate is currently limited because the expected signal is still emerging from the noise of natural variability, and because there are uncertainties in key factors. These include the magnitude and patterns of long-term natural variability and the time-evolving pattern of forcing by, and response to changes of concentration of greenhouse and aerosols, and land-surface changes. Nevertheless, the balance of evidence suggests that there is a discernible human influence on global climate.


Plus loin dans le même rapport (celui de 1995), l'IPCC affirme que les changement climatique n'est probablement pas entièrement dû aux variations naturelles. Cependant, Linzen souligne qu'un des climatologues qui ont rédigé le rapport de l'IPCC admet dans ce même rapport que les modèles employés par les climatologues ne tiennent pas suffisamment compte de ces variations naturelles, et que les résultats des projections des modèles climatologiques sont par conséquent biaisés vers une cause humaine. En gros, beaucoup de précautions oratoires pour affirmer qu'il est probable qu'une part de l'évolution climatique dont il est impossible de quantifier l'importance par rapport à l'ensemble soit due à l'intervention humaine. Voilà qui semble bien loin des prédictions alarmistes véhiculées par les écologistes partisans. Comme le souligne fort à propos le statisticien Bjorn Lomborg dans son livre "The Skeptical Environmentalist", la manipulation des statistiques par les groupements écologistes, loin de les aider à long terme, joue en leur défaveur et mine la crédibilité de leurs assertions.


Le professeur Lindzen nous apprend également que le gaz à effet de serre le plus important est la vapeur d'eau et non le dioxyde de carbone, et que l'incapacité actuelle des scientifiques (due à un manque d'observations de la distribution de la vapeur d'eau dans l'atmosphère et à un manque de capacités informatiques) à inclure la vapeur d'eau dans les modèles utilisés pour prédire l'évolution de la température rend les données obtenues par les projections actuelles tout à fait incapables de prédire de façon précise et fiable ce que pourrait être l'évolution des températures dans le futur.

Bref, entre Nostradamus et les climatologues qui prédisent l'enfer sur terre dans cinquante ans, il n'y a finalement que peu de différence. D'ailleurs, certains climatologues sont peut-être à l'étude du climat ce que les astrologues sont à l'étude des étoiles. Je propose d'introduire un nouveau terme, climatonome, pour distinguer les scientifiques sérieux qui se contentent d'observer les données disponibles et de les interpréter de ceux qui se servent des mêmes données pour prédire l'avenir. Au moins, quand les médias nous préparont une nouvelle rubrique "climatologie", nous saurons à quoi nous en tenir.








11.8.03

Les nazis tombent le masque



Cela fait un petit temps que le site suisse d'Indy-Média, grand pouvoyeur de désinformation altermondialiste, affiche au mépris des lois en vigueur l'appel à la cyber-ratonnade des sites "ultralibéraux" présents sur le Net.

Outre les habituels poncifs sur la proximité entre les idéaux libéraux et ceux d'extrême-droite - je suppose que c'est trop demander aux altercomprenants de se rappeler que nazi est l'abréviation de National-Socialiste - ce site appelle ouvertement au hacking et au spamming des sites libéraux. En guise de cerise bien amère sur le gâteau, ils livrent le nom, l'adresse privée et le numéro de téléphone du responsable du site "Stop la grève", actif à l'époque aux côtés de l'association "Liberté, j'écris ton nom" dans l'organisation des protestations anti-grève en France et invitent leurs partisans (je cite, mais sans les fautes de syntaxe et d'orthographe) à déverser moultes poubelles sur le bas de sa porte.

A la lecture de cette prose haineuse et de l'appel à la ratonnade lancé contre ce pauvre homme, je ne peux m'empêcher de me souvenir de ces hommes à chemise brune qui peignaient des Etoiles de David la nuit sur les volets des commerces tenus par des juifs. Même courage, même détermination bornée à débarasser le monde de ceux qui ne sont pas comme eux.




8.8.03

La canicule emballe les climatologues



Il n'a pas fallu longtemps pour que les chaleurs estivales ne commencent à ramollir le bulbe rachidien des fonctionnaires de la science du climat. Vexés sans doute d'avoir à travailler alors que la populace, mollement alanguie sur les plages de notre beau littoral, expose sa peau aux rayonnements cancérigènes d'un soleil de plomb, ils se sont décidés à gâcher notre plaisir en y allant de leur Apocalypse selon Saint-Jules. Leur prétexte : cette canicule exceptionnelle (rendez-vous compte, cela fait plus d'une semaine qu'il n'a pas plu). Selon nos distingués climatologues, c'est évidemment l'homme qui est la cause de cet affolement généralisé du mercure en Europe : pollution, gaz à effet de serre, trou dans la couche d'ozone, les raisons ne manquent pas pour étayer leurs prédictions alarmistes : les étés seront de plus en plus chauds et secs. Echaudée par ses récents déboires avec les avocats consuméristes américains, la firme Haagen-Dasz n'a pas encore réagi à la hausse certaine de ses ventes dans la moiteur estivale qu'on nous prédit pour le futur.

Les titres académiques ronflants dont se targuent ces scientifiques pour asseoir leur crédibilité masquent mal le caractère grotesque de leurs affirmations. Passons sur le fait que, les trois derniers étés étaient pourris (ah, la pluie en juillet sur la côte belge), fait qui devrait à lui seul décrédibiliser les sornettes de nos scientologues*, le premier imbécile venu un tant soit peu au fait des subtilités du calcul statistique pourra calmement les renvoyer aux laboratoires qu'ils n'auraient jamais dû quitter. Il est rigoureusement impossible, en climatologie, de prédire autre chose que des tendances à (très) long terme. Des fluctuations sur quelques années ne sauraient en rien constituer un indice d'une évolution dans un sens ou dans l'autre. En clair, se baser sur ce seul été caniculaire pour prédire un réchauffement de la planète est à peu près aussi ridicule que d'examiner la pente d'une taupinière en plein milieu d'une descente abrupte et d'en déduire que ça monte.


J'espère pour eux que le ridicule scientifique ne tue pas.


* le terme est employé intentionnellement pour souligner le caractère irrationnel et farfelu de leurs élucubrations dignes des plus mauvais romans de L. Ron Hubbard, que nous ne remercierons jamais assez d'avoir abandonné la carrière d'écrivain de science-fiction pour embrasser celle de gourou de secte soi-disant scientifique.






1.8.03

Haro sur le malfaisant hypocrite !



Vous l'aurez sans doute remarqué, amis lecteurs, "The Economist" est une publication pour laquelle j'éprouve le plus profond respect. Non contents d'être d'une honnêteté intellectuelle remarquable, les journalistes qui travaillent pour cet hebdomadaire prennent soin de séparer clairement l'exposé des faits et leur opinion sur ces mêmes faits, une qualité indispensable qui fait pourtant défaut à l'écrasante majorité de la presse francophone. Sur la couverture de leur dernier numéro, qui vient d'atterrir dans ma boîte aux lettres, une photo de Silvio Berlusconi. The Economist vient de lui envoyer une lettre ouverte. Dans l'éditorial qui l'accompagne, le rédacteur en chef de The Economist explique que les récentes lois qui garantissent à Berlusconi l'imunité judiciaire ne le dispensent nullement, en tant que politicien, de répondre devant le public de ses actes délictueux.


Je ne peux que me réjouir d'une telle initiative. Une des plus détestables caractéristiques des grossières caricatures du capitalisme que de nombreux politiciens européens et américains tentent de faire passer pour du libéralisme est la collusion entre l'Etat et les dirigeants d'entreprise. Silvio Berlusconi en est l'illustration parfaite. Il représente tout ce que honnit le libéral : un homme qui a monté son empire à force de malversations et de corruption, qui utilise l'Etat de manière à obtenir tous les avantages possibles et imaginables au détriment de ses concurrents, et, plus grave, du contribuable. Que les turpitudes de cette immonde canaille soient enfin étalées au grand jour ne peut que réjouir l'honnête homme.